Mamoudou Hady Barry, un élève de la 12ème année du lycée Bonfi a été condamné lundi à trois mois de prison dont 45 jours assortis de sursis par le tribunal de première instance de Mafanco, a constaté sur place Guinéenews.
Dans une sérénité rarement vue chez des élèves guinéens à la barre, Mamoudou Hady Barry, 23 ans, a rejeté les faits d’« incitation à un attroupement ». « Je ne suis responsable d’aucune association et je n’ai jamais incité quelqu’un à la révolte. On m’a arrêté quand j’étais en classe en train de réviser avec mes amis », s’est défendu, en substance, le prévenu.
Faux ! A répliqué le représentant du ministère public qui a estimé que le prévenu s’est inscrit dans une stratégie de négation des faits. Les faits, Mamoudou Hady Barry les a reconnus à la police, selon le parquetier. « Lors de mon audition à la police, j’ai dit que ce n’est pas moi qui ai écrit le document (un écrit incitant les élèves du lycée Bonfi à la révolte)… Mais, on m’a forcé à signer un procès-verbal dont je ne connaissais pas l’origine », a répliqué l’élève.
Dans son réquisitoire, le procureur est revenu sur les faits. Selon lui, Mamadou Hadi Barry, qu’il a qualifié d’« incitateur aguerri et de ‘’révolteur ’’ diplômé » avait été interpellé le 14 janvier dernier, alors qu’il passait de classe en classe pour inciter les élèves à la révolte. C’est son proviseur qui a remonté l’information à la police. « Contrairement à ce qu’il dit, il a été entendu dans les règles de l’art », a dit le représentant du ministère public qui a voulu que le tribunal rappelle à Barry ce qu’il est – un élève. Pour lui, un an de prison ferme et une amende d’un million de francs guinéens seraient la sanction juste du « comportement » de Mamadou Hadi Barry. Mieux, avec ces peines, le procureur croit que Mamadou Hadi Barry servirait d’exemple à tout élève ou étudiant tenté par l’incitation à la révolte.
Sans avocat, Mamadou Hady Barry a eu pour derniers mots ceci : « ce n’est pas moi qui ai écrit le texte, et je n’ai jamais eu l’intention d’inciter à la révolter. Parce que je sais que c’est non seulement puni par la loi, mais ma religion me l’interdit.»
Sans suivre le procureur, le tribunal a néanmoins condamné l’élève à trois mois de prison dont la moitié assortie de sursis.