L’affaire tend vers son épilogue. Pour l’audience de ce mardi 9 mai, on retiendra surtout les 15 ans de prison requis par le procureur contre Amadou Barry, cet imam poursuivi pour viol sur une mineure de 14 ans. Si le représentant du ministère public s’est montré sévère, c’est parce qu’il considère l’acte présumé de l’imam comme extraordinaire.
« La mosquée est un lieu de culte et non un motel « , a fustigé Kanfory Ibrahima CAMARA, substitut du procureur près le tribunal de première instance de Mafanco. Pour le représentant de la société, l’accusé n’a pas tenu compte de cet aspect avant de commettre le viol. » Après l’avoir violée, pour continuer d’avoir des relations sexuelles avec elle sans que celle-ci ne se plaigne, il est allé jusqu’à faire croire à la fille qu’il avait abordé le sujet de mariage avec son père (de la fille) « , est-il revenu sur les faits, avant de demander la condamnation de l’accusé à 15 ans de réclusion criminelle.
Avant le parquetier, c’est la partie civile qui a demandé au tribunal d’être intolérable à envers l’accusé. » L’accusé a rejeté en bloc les faits…mais c’est un habitué des faits « , a dit Me Lazard Gbilimou, avocat de la partie civile. « Il (l’imam) a été accusé de viol sur un petit garçon qui est aujourd’hui au collège. Il se cache derrière la religion pour faire ces sales besognes », a poursuivi l’avocat qui estime que l’accusé a manipulé sa cliente en lui faisant croire qu’il va lui enseigner l’islam. « Et le plus grave, il faisait ces actes ignobles avec la fille dans l’enceinte de la mosquée et en plein Ramadan. Cela, à 4 reprises. Ceci est un sacrilège. Il faut donc le punir à la plus lourde peine et au paiement de la somme de 5 milliards de francs guinéens », a plaidé l’avocat.
L’avocat a aussi révélé que lors de l’audience à huit clos, les tatouages décrits par sa cliente ont été exactement retrouvés sur le corps de l’imam.
« Une amoureuse cachée de mon client »
En revanche, Me Fodé Camara a plaidé la relaxe pure et simple de son client qu’il considère comme un amour caché de la partie civile. « La plaignante était amoureuse de mon client… Elle est allée jusqu’à rentrer dans la chambre à coucher de l’accusé ici présent. Cela prouve à suffisance qu’elle a cherché mon client. Sa plainte est donc nulle et non avenu », a déclaré l’avocat de la défense.
Selon Me Camara, son client n’est jamais allé vers la plaignante. « C’est elles (la partie civile et d’autres filles) qui sont venus pour lui faire la proposition de les apprendre le coran. Mon client a refusé pour le simple fait qu’il n’a jamais voulu avoir affaire aux fillettes pour éviter une telle situation qui aujourd’hui nuit à sa réputation », a répliqué l’avocat. Et de poursuivre : « au mois de Ramadan dont ils font allusion, mon client n’était pas imam. Mais comme il maîtrise le coran, certains sages de cette mosquée ont pris l’initiative qu’il fasse prier les fidèles à la mosquée. Ce qui a fait des jaloux autour de lui…»
Les plaidoiries et réquisitoire terminés, l’affaire a été mise en délibérée pour décision être rendue le 23 mai prochain.