Thianguel Bori, cette localité où vivent environ 27 000 âmes réparties dans 11 districts sur 1 878 km carrés est érigée en sous-préfecture en 1959 à l’époque arrondissement. Puis en commune rurale en 1992. Elle compte aujourd’hui 60 secteurs et fait frontière à l’ouest avec la préfecture de Gaoual et au nord avec celle de Mali. Thianguel Bori abrite l’un des plus importants parc de bétail de la région. Depuis son désenclavement par le bitumage de la route internationale Labé – Sénégal via Gaoual et Koundara. Il y a déjà quelques années, elle n’attire pas mal du monde.
De par sa position géographique, à cheval entre Labé, Lélouma centre d’un côté, de l’autre entre Mali et Gaoual, aujourd’hui Thiaguel Bori est devenue une attraction. La ville s’élargit. Des populations se sédentarisent et le commerce se développe. Elle devient peu à peu un grand centre de négoce.
Hadja Mariama Sagalé Diallo, une doyenne de la localité se rappelle de l’endroit lorsqu’elle était fraîchement arrivée. « (…). Lorsque je suis arrivée ici, il y a quelques dizaines d’années, il n y’avait que quelques petits hangars. On était ici au niveau du carrefour là au nombre de trois ou quatre si j’ai bonne mémoire. Tout était presque vide. On pouvait rester ici et apercevoir le centre de la sous-préfecture.
C’était juste un petit hameau. Et seulement quelques véhicules s’y arrêtaient pour prendre juste que quelques provisions avant de continuer le chemin. Et la circulation n’était pas aussi fréquente, » se souvient la vieille dame.
Poursuivant, elle ajoute : « aujourd’hui, Thianguel Bori est devenue un grand centre. Il y a beaucoup du monde qui est venu d’un peu partout pour y élire domicile. Le commerce s’est d’abord développé petit à petit et ensuite d’autres activités se sont créées au fil des années. Parce qu’avant, on y vendait que presque du riz, de l’essence ou du gaz oil et seulement quelques autres provisions.
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Aujourd’hui, le centre s’est aggloméré et la localité est devenue un grand centre de commerce et de transit. Et ce, depuis le bitumage de la route Labé – Sénégal. C’est ce qui d’ailleurs a beaucoup joué en faveur de la localité, » se réjouit-elle.
Sur la même lancée, Maître Amadou Diouma Diallo du bureau local du syndicat des transports renchérit.
» Il y a du monde à Thianguel Bori. C’est un grand centre. Il y a vraiment de l’activité. Nous avons ici plusieurs lignes pour rallier beaucoup de nos pays frontaliers. Des lignes qui ont parfois même du mal à résister dans des préfectures. Mais nous ici, on parvient à les pérenniser. (…). Sur le plan de l’urbanisation, Thianguel Bori est en train de progresser. Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup de bâtiments qui sont récemment construits. Et beaucoup d’autres en chantier. (…). Et l’avantage que nous avons aujourd’hui, c’est par rapport à notre position. C’est à dire entre Labé et Lélouma et à proximité de Mali et Gaoual. Et toutes ces préfectures viennent ici soit pour le commerce, soit pour autres activités. Et bon nombre d’entre eux y construisent dès qu’ils ont l’opportunité, » explique le syndicaliste avec satisfaction.
Le secrétaire général de la commune, quant à lui, soutient que Thianguel Bori » est en train de changer de visage. Les choses ont beaucoup évolué surtout ces dernières années. (…). Lorsque je suis arrivé ici il y a presque douze ans maintenant, le lieu n’était pas du tout comme ça. Il y a un changement considérable. Le centre s’est considérablement élargi avec la construction de nouveaux bâtiments. Et les chantiers se multiplient. Il y a beaucoup de personnes qui ont remonté au centre ici. Le plus souvent pour le commerce ou pour d’autres métiers.
Et le grand atout qu’on a à Thianguel Bori ici, c’est le parc à bétails. Ça n’attire pas mal de monde. Les gens viennent de partout. Parfois même de Conakry ou de Labé en plus de ceux de Gaoual, de Mali entre autres. C’est ce qui fait qu’il y a toujours du mouvement et de l’animation à Thianguel Bori. Et laissez-moi vous dire aussi que c’est un arrêt obligé pour les routiers en partance ou en provenance surtout du Sénégal. (…). Bien que tout récemment, il y a eu quelques activités qui ont été fortement impactées ici à cause de la ruée vers la zone aurifère de Kounsitel. Mais les choses reprennent petit à petit. »
Bien que le commerce se développe, des activités se multiplient et que la localité s’agrandit petit à petit, sur le plan administratif, l’état de certains des bâtiments laisse encore à désirer.