Le match Guinée-Rwanda au stade du 28 septembre a redonné de l’espoir aux fans du foot guinéens. Il faut dire que la FEGUIFOOT a mis les petits plats dans les grands pour concocter une équipe qui, sur le papier, donne le frisson à ses adversaires de la poule, qu’il a dominés sans contestation possible lors des trois premiers matches. Cela risque de ne pas être ainsi pour les trois matches restants.
Au vu du match de ce vendredi 12 octobre entre Guinée et Rwanda, au vu de ce qui s’est passé à Bouaké entre les Ivoiriens et les Centrafricains, il faut mettre un bémol sur la prouesse du Syli. Paul Put sait que malgré le score flatteur, son équipe n’est pas encore au point et doit encore se perfectionner. Le public qui l’a aussi porté au pinacle, ne doit pas trop vite se réjouir, il reste un match à domicile et deux périlleux en déplacement.
La première leçon à tirer des deux derniers matches à domicile (contre la Centrafrique et contre le Rwanda) ne permet pas de dormir sur les lauriers. Contre la Centrafrique, le mois dernier, la victoire à l’arrachée avait laissé des doutes ; contre le Rwanda, ce vendredi, malgré le score de 2-0, le même sentiment était resté dans l’esprit de certains, même si la majorité se contente de ce score. Qu’en pense Paul Put ? On a vu comment le Horoya avait été tenu en échec à Conakry et ce qui, lui, était arrivé au Caire, c’était prévisible.
Le Rwanda était venu à Conakry pour limiter la casse, pour cela, il avait densifié son milieu de terrain mais la fébrilité de la défense guinéenne dès la 2ème minute l’avait fait oser et il s’est jeté dans la bataille pour faire jeu égal, et même pour donner la sueur froide au Stade du 28 Septembre. Ce qui était encore incompréhensible, c’était de voir les Guinéens jouer au rythme de ceux qui étaient venu fermer le jeu. Il fallait procéder par longues passes pour disloquer la densité des autres, mais non, les ‘’pros’’ guinéens ont voulu jouer facile, procédant par petits paquets dans le même périmètre pour faire des exhibitions et pour se faire acclamer par leurs supporteurs.
A cet exercice, Amadou Diawara s’est fait acclamer jusqu’à être cuit, sans rien ; celui qui l’a remplacé a hérité des adversaires épuisés, qui l’ont laissé frapper pour son premier but, ce qui lui a fait monter le bourrichon de façon désagréable. Ce n’est pas comme ça qu’ils ont l’habitude de jouer dans leur club, en Europe, ce n’est pas comme aussi ça qu’ils se comportent, là-bas. Pourquoi le font-ils à Conakry ? La FEGUIFOOT et le staff technique ont du pain sur la planche. Le vedettariat a toujours miné le football guinéen, il faut mettre le frein à cela avec cette génération, qui semble prometteuse, si elle reste modeste pour exploiter ses potentialités.
Le plus dur reste à faire pour la qualification. Les deux déplacements, à Kigali et à Bangui, ne seront pas des voyages d’agréments, il faut au moins une victoire ou un nul contre les Eléphants, qui ont livré un combat de lutte pour l’emporter 4-0 sur les Centrafricains, et surtout ne pas perdre avec une grande marge en déplacement pour se mettre à l’abri. Les Ivoiriens sont en embuscade pour chiper la première place, et ils ne viendront pas en victimes expiatoires, loin s’en faudrait. Le match Guinée-Côte d’Ivoire à Conakry sera le premier test grandeur nature pour ce nouveau Syli National.
Enfin, peut-on dire que Aly Kéita est l’oiseau rare dans la cage qui manquait au Syli National? Même si Naby Kéita a tiré son épingle du jeu, on attendait un peu plus que ça de sa part…