Après multiples perturbations dues à plusieurs aspects, le karaté notamment le Shotokan semble renaître de ses cendres dans la cité de Karamoko Alpha mo Labé. Ce sport qui avait connu une très belle époque au temps de maître Soumano et disciples, était, semble-t-il, complètement abandonné.

Sans site approprié, l’équipe de maître Alpha Saliou Diallo fonctionne tant bien que mal avec les moyens de bords.

Depuis février 2022, ils partagent une même salle que les judokas dans l’enceinte de l’école primaire d’application, a constaté sur place Guinéenews.

Tous les lundis, mercredis et vendredis, hommes, femmes, enfants et adultes partageant le même amour pour le Karaté se retrouvent chaque soir à l’école primaire d’application dans une salle mal éclairée et complètement délabrée.  Pour le moment, c’est l’unique site d’apprentissage dans la région administrative de Labé. « Depuis février 2022, on est là. C’est vrai que dans les années 2006, 2007 nous le faisions au niveau de la maison des jeunes mais après notre promotion parce que je faisais l’université, il y a eu une rupture parce que le maître a quitté. Donc, il y a eu rupture dans cette discipline le Shotokan et moi suis parti poursuivre mes études. Maintenant quand je suis revenu, avec l’appui de la direction technique nationale, nous avons implanté cette salle ici avec l’appui de la commune et de certains amis », soutient Maître Alpha Saliou Diallo, ceinture noire première dent Shotokan, le premier responsable des lieux.

Malgré les multiples difficultés auxquelles l’équipe de maître Alpha reste confrontée, ils arrivent néanmoins à compétir. « Nous sommes à peu près 30 disciples ici, c’est vrai avant on était plus. Il y a eu rupture au niveau de la maison des jeunes quand ils ont commencé les travaux de rénovation, mais grâce à Dieu on a pu s’associer ici avec l’équipe du Judo. Donc, la direction technique nationale du Shotokan en collaboration nationale du Judo se sont compris et finalement nous avons pu obtenir la salle. Et depuis qu’on a ouvert la salle nous avons eu une compétition qui s’est réalisée en ligne et ici j’ai l’honneur de vous présenter un de nos médaillés.  C’est maître Souleymane Diallo un jeune d’à peine 12 ans qui a la ceinture orange et qui s’apprête pour le passage a la ceinture verte. Comme vous le savez certainement, on commence par la ceinture blanche parce que les arts martiaux c’est comme l’école. On commence par le primaire c’est-à-dire la première et la deuxième année. Donc, ici aussi, nous commençons par la ceinture blanche qui est l’initiation et au fur et à mesure nous faisons des tests pour faire passer les disciples. Donc, la ceinture jaune aussi, c’est un niveau supérieur a la ceinture blanche ainsi de suite jusqu’à la ceinture noire », précise-t-il.

En plus du bien-être physique, le Karaté pourrait permettre aux femmes de se défendre dans un monde où les violences sont monnaie courante, estime Balde Adama Oury, infirmière d’État. « J’ai choisi de faire le Karaté, premièrement j’aime bien le Karaté, ensuite ça m’aide à être en bonne santé et de me sentir bien dans mon corps. Depuis une année, je fais du karaté et j’ai la ceinture jaune. Je conseille aux femmes de venir massivement faire le Karaté parce que non seulement ça va leur permettre d’être en bonne santé mais aussi ça va leur permettre de se défendre en cas d’attaque car comme nous le savons actuellement, il y a trop de viols. Donc, ça peut bien leur permettre de se défendre », estime cette dame qui vient régulièrement avec sa fille à cette école de karaté.

Au centre d’apprentissage du Karaté de Labé, les ambitions ne sont pas des moindres : « depuis l’enfance dans les années 2003, j’ai développé un amour particulier pour le Karaté. Donc, c’est comme ça que j’ai eu vent de l’existence de cette salle et j’ai directement foncé. Mon ambition ici c’est d’avoir la ceinture noire et le niveau cinquième dents au moins. Ensuite, je voudrais représenter mon pays au niveau international ou être arbitre internationale », souhaite Millimono Mamadou Sanou.