Les employés qui ont servi à construire les barrages de Kaleta et de Souapiti sont en colère. Ils crient sur tous les toits qu’ils ont été grugés par les responsables de la direction générale… Ces employés dénoncent « l’exploitation, le mauvais traitement » dont ils disent être victimes ainsi que « la promesse non tenue par la direction de Souapiti pour le rappel salarial ». Cette situation qui perdure depuis des mois commence à ternir l’image des autorités guinéennes vis-à-vis des partenaires et autres bailleurs de fonds. Le Collectif des Employés de la Cellule Projet Souapiti fait depuis un certain temps le tour des rédactions des médias de la place. Ce collectif a décidé d’exposer ses problèmes sur la place publique pour, selon eux, « attirer l’attention des autorités ». Ce groupe jure que les ouvriers ont été grugés par les responsables de Souapiti. « A l’ouverture du chantier du barrage de Souapiti en 2015, il faut être véridique, les cadres n’ont jamais bénéficié d’un contrat. Ils ont été pris sur la base des arrêtés de direction les nommant à des postes. Aucun travailleur non plus n’a bénéficié d’un contrat. Mais d’où est partie notre colère ? Tout ce qui nous a été promis au départ n’a pas été respecté. Durant le temps qu’on a passé à Souapiti, il n’y a eu aucune prise en charge. Même les primes de séparation. Rien jusqu’ici», soutient A. Soromou, le porte-parole du groupe des frondeurs. Quant à cet autre membre du collectif qui a voulu garder l’anonymat , a Souapiti, dira-t-il, « les privilèges sont donnés par affinité, il y règne le clanisme plus que la compétence. Les courageux sont marginalisés. Tous ceux qui ont ouvert la bouche pour revendiquer quoi que ce soit ont été brimés et séquestrés. Certains de nos amis qui ont osé réclamer le contrat de travail et la mise en place d’un syndicat ont été menacés de renvoi. C’était comme ça aussi au moment de la construction du barrage Kaleta. Ce qui s’est passé à Souapiti est donc la copie conforme de celui de Kaleta avec l’ex ministre Cheick Taliby. C’était la même méthode. Manque de contrat, détournement régulier du carburant. Après le départ de Taliby, le directeur administratif et financier, Dénis Foromou Sagno a pris le relais pour continuer les mêmes pratiques : le favoritisme et la ségrégation. L’équipe du DAF a effacé toute trace et document où était mentionnée la grille salariale. Cette grille a été adaptée pour tromper la vigilance du nouveau ministre. Ils ont profité de la crise de Covid-19 », précisera notre interlocuteur, avant de nous apprendre qu’un des trois directeurs aurait construit un des plus grands hôtels à N’zérékoré lors de la construction du barrage Kaleta. Que le même serait actionnaire dans une boite d’assurance et dans une brasserie de la place… Notre informateur va plus loin pour soutenir que ce directeur a eu à distribuer des marchés de reconstruction des 19 bases-vies à ses collègues et à certains hauts cadres du pouvoir. Le collectif n’entend pas s’arrêter en si bon chemin Les responsables du collectif des employés de Souapiti ne décolèrent pas. Ils promettent d’aller loin. Même s’il faut, menacent-ils, « rencontrer le premier magistrat du pays ». Pour l’heure, ils disent se contenter de dénoncer dans la presse ce qu’ils qualifient de non-respect des engagements. « Nous, collectif des employés de la cellule projet de Souapiti ne réclamons pas une prime de séparation qui représente 10 mois de prime de salaire. Nous méritons la balance qui nous est due. Elle se situe beaucoup plus haut dans la fourchette de centaine de millions dûs à l’ancienneté du collectif » |
Des responsables sur la défensive
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A la direction générale de Souapiti où nous sommes rendus, les responsables soutiennent la main sur le cœur qu’aucun de ceux qui se réclament travailleurs, n’a un contrat avec l’institution. « Les gens qui font le tour des médias pour donner des informations erronées aux journalistes, le font pour salir les responsables de Souapiti. Sinon, il n’en est rien. Il n’y a aucun contrat entre eux et cette boite. Aucune promesse ne leur a été tenue. Ils parlent des détournements, des réalisations de tel responsable ou tel autre. Qu’ils apportent des preuves ! Vous aviez même remarquez qu’ils se sont plantés face aux questions des journalistes. Ils n’arrivent pas à apporter la moindre preuve de ce qu’ils avancent. Le service n’a aucun contrat avec personne. Ces gens qui s’agitent, je le réaffirme, le font pour ternir l’image des responsables. Nous sommes sereins et satisfaits des résultats du gigantesque travail abattu pour la réalisation du barrage de Souapiti. Qu’on arrête de distraire les Guinéens », dira Mr Alpha Diakité, le chargé de la communication de Souapiti.
Au département de l’Energie, toutes nos tentatives furent vaines pour rencontrer Madame la ministre. Elle n’a non plus décroché nos appels. Quant aux responsables des entreprises chinoises impliquées dans la construction du barrage Kaleta, c’est le silence radio de leur côté aussi.
Enfin, il faut retenir que la construction de ce barrage a permis entre autres, la création d’emplois avec la présence des centaines d’ouvriers Guinéens et ouvriers Chinois.