Le manque de moissonneuses-batteuses menacerait le bon déroulement de la campagne agricole à Siguiri, préfecture de la Haute Guinée, où les agriculteurs ont tenu à tirer la sonnette d’alarme, afin d’attirer l’attention des autorités compétentes, a-t-on constaté sur place.
Le manque de moissonneuses-batteuses rendrait en effet les récoltes très pénibles pour les agriculteurs.
Avec un champ de riz de cinq hectares non récolté, Fantamady Traoré conte son calvaire au micro de notre reporter.
« J’ai cultivé un champ de 5 hectares de riz qui a bien donné, mais depuis le 12 octobre, j’ai fait ma demande pour avoir une moissonneuse batteuse auprès de la chambre agricole, afin de faire la récolte, mais hélas, ma demande est restée sans suite. Et aujourd’hui, si rien n’est fait, mon champ sera dévasté par les animaux. Actuellement, je suis obligé de surveiller mon champ avec mes enfants», explique notre interlocuteur la mort dans l’âme
Alors que les statistiques de la direction préfectorale de l’agriculture font état de plus de 20.000 hectares de riz cultivés à Siguiri, pour la campagne agricole 2019, le hic est l’inexistence de moissonneuses-batteuses dans cette zone.
Même une aurait suffi pour couvrir la préfecture, dit-on dans les milieux paysans
« Il y a eu de l’engrais pour les agriculteurs, et cela a été bien réparti. Et il y a eu beaucoup de terres cultivées. Le problème majeur aujourd’hui est celui de la récolte, car les moissonneuses-batteuses de la direction préfectorale de l’agriculture de Siguiri sont en panne, et celle qui existe ici sont pour des privées qui travaillent pour leur propre compte. Nous avons eu une solution avec la récolte manuelle par endroit, mais qui ne suffit pas. Tout ce que nous pouvons, c’est de lancer un cri d’alarme au gouvernement, afin d’aider les agriculteurs de Siguiri, au-delà des multiples efforts qu’il a effectués pour ce secteur agricole», conclut Fantamady Traoré.
Il revient donc à dire que si rien n’est fait pour soulager les paysans, dans quelques jours, la campagne agricole risque d’être vouée à l’échec, et cela entrainera une perte financière énorme pour ceux qui vivent de l’agriculture.
«Nous vivons de ça, mais nous n’avons pas les moyens d’acheter une moissonneuse-batteuse. Et si on ne nous aide pas à récolter le riz, ça risque de nuire à la campagne agricole. Car il y a plus de 100 hectares de riz non récoltés à travers la préfecture de Siguiri. Et l’année prochaine, nous n’aurons pas le courage d’investir », fulmine Lamine Doumbouya, cultivateur basé lui, à Norassoba.