C’est un Sidya Touré écœuré qui était sur les antennes de la Radio FIM Fm ce 17 février. Il se dit choqué de l’acte des responsables du Patrimoine Bâti qui lui demandent de sortir de sa maison d’ici le 28 février. Il a profité du micro de nos confrères pour expliquer jusque dans des détails comment il a acquis le terrain sur lequel il a bâti sa maison.
Comment réagissez-vous à l’arrestation du Maire de Matam ?
Je n’ai pas de réaction. Ce n’est pas les partis qui gèrent les Mairies. Il y a un conseil municipal qui, en général, est constitué de plusieurs partis qui se rassemblent pour élire un maire. Je crois que ce conseil a saisi la justice. J’aimerais qu’on doit faire ce distinguo. On n’est pas loin d’une vingtaine de mairies. Je ne me suis jamais rendu dans aucune de ces mairies. Le Maire est certes UFR, mais il y a un conseil municipal… C’est à ce conseil de saisir la justice pour être sûr que son droit sera défendu.
Est-ce une manœuvre de déstabilisation de votre parti ?
Encore une fois, ce n’est pas l’UFR qui gère la mairie. L’UFR ne gère aucune mairie en tant que parti. Nous avons des représentants. Le Conseil municipal de Matam est composé du RPG, de l’UFR de l’UFDG et d’autres partis. C’est à eux de savoir de quelle manière ils se défendent.
L’UFR est toujours membres du FNDC ?
Nous étions tous au FNDC en tant que partis d’opposition. Il est arrivé que pendant le changement de la Constitution en 2020, certains ont quitté pour être candidats à l’élection présidentielle, soit pour supporter l’idée du troisième mandat. Les partis qui sont restés avec le FNDC, il y a le PEDN, l’UFR, le MODEL d’Aliou Bah et d’autres. On a gardé le FNDC. Mais dans la mesure où le FNDC reprend sa structure de société civile, qui est un combat citoyen, la dénomination que nous avons conservée ne correspond plus. Nous allons la changer. Cela ne veut pas dire que nous ne continuons pas à assumer que ce joue cette structure de la société civile pour la qualification de la démocratie en Guinée. On n’est pas dedans puisque c’est la société civile, mais nous le supportons. Les partis politiques ne sont plus dedans.
Comment jugez-vous aux 100 jours du gouvernement ?
Honnêtement, je ne sais pas. Normalement, il faut faire une conférence de presse… Comme je l’ai fait à mon temps. J’ai fait une conférence de presse où j’ai fait le point. Tout ce qui est fait en cette période-là, il faut expliquer les problèmes qui s’opposent à vous, de quelles manières vous compter les résoudre. Je n’ai pas eu connaissance de tout ça. Je ne sais pas comment juger les 100 jours.
Occupation des domaines publics. A propos, Dalein et vous êtes sommés de quitter les lieux que vous occupez avant le 28 février… ?
Ne posez pas la question en ces termes ! J’aimerais bien expliquer les choses comment elles se sont passées. Quand on me parle de Patrimoine Bâti… moi, je n’ai jamais eu affaire au Patrimoine Bâti de quelque manière que ce soit. Je suis arrivé ici comme Premier ministre en 1996 et pour me loger, on m’a donné la villa 20 de la cité. Et j’ai dit au Président Conté, il faut que je trouve un endroit où loger. Et c’est ainsi que j’ai trouvé la maison où loge actuellement la Première Dame (Djènè Kaba Condé, ndlr). Je l’ai rénové, fait venir même les gazons de la Côte d’Ivoire pour essayer de faire quelque chose de potable. Parce qu’à l’époque, la maison était presqu’à l’abandon. Et j’ai demandé au Président Conté que de là d’où je viens, en général, des hauts fonctionnaires n’habitent pas dans la maison de l’Etat. Ils construisent leurs propres maisons. Et que moi, j’aimerais bien trouver un terrain pour construire ma maison. On a fait le tour et le ministre de l’Habitat à l’époque, Alpha Ousmane Diallo, a dit : on a des terrains, du domaine privé de l’Etat. De l’Etat, pas du Patrimoine Bâti ! On a fait le tour de Conakry et, on a choisi celui-là. Le général Lansana Conté qui était président depuis douze ans, a dit : « selon les lois, je peux prendre un décret pour vous attribuer un terrain parce que j’ai proposé d’acheter la maison que vous habitez. »
J’ai dit non, je veux acheter un terrain. J’ai mon plan de construction, faire comme je l’entends. Donc ce terrain, on nous l’a attribué et ce jour-là, il y avait le président Lansana Conté, le ministre Alpha Ousmane Diallo et moi. Alors le président a dit qu’il va signer un décret d’attribution, la loi lui permet en tant que Chef de l’Etat. Un domaine privé de l’Etat que cela soit très clair ! J’ai entendu des choses… La raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui pour défendre mon honneur. Parce qu’il y a trop de confusions. On a fait tas de choses ici. On ne m’a jamais entendu parler de quoi que ce soit. On a soulevé tas de choses pour essayer de me salir… J’ai refusé la proposition de m’attribuer un décret d’attribution de domaine ; J’ai dit ceci : je veux qu’on me fixe un prix. Que j’achète le terrain. Le président Conté m’a dit non, la loi lui permet. C’est 250 mille que vous devez payer. J’ai dit non ! Et plaisantant, il a dit Alpha Ousmane, les Ivoiriens pensent qu’ils ont de l’argent, il faut le taxer. C’est ainsi qu’en décembre 1996, j’ai payé plus de 30 mille dollars pour un terrain à l’époque à Conakry ! Que les gens se remémorent ! A l’époque !… Je l’ai acheté, j’ai payé de l’argent. J’ai dit à mon notaire Me Diallo, allez me déposer mon chèque au Trésor et revenez avec le reçu. Pour spécifier que j’ai payé le terrain. Ce qui a été fait et le terrain m’est revenu. A partir de là, j’ai pris un architecte et j’ai pris Santullo qui était à l’époque constructeur de toutes les maisons de Conté. Il m’a fait un devis. J’ai construit ma maison. Nulle part, il n’a été question de Patrimoine bâti ou non bâti. Les instructions ont été données au ministre de la Construction et de l’Urbanisme pour que cela se fasse…Voilà comment je me suis retrouvé dans quelque chose en construisant ma maison. Voilà un matin, je reçois un papier du Patrimoine Bâti… Moi, je ne suis pas avec Patrimoine Bâti… J’ai acheté mon terrain ! Encore si on me disait, allez voir le ministère de la Construction et de l’Urbanisme… Je n’ai rien à avoir avec le Patrimoine Bâti ! Sans compter qu’on m’a situé à Dixinn-Port avec des numéros qui ne correspondent à rien. Donc voilà la réalité que je tenais à rétablir pour qu’on arrête de raconter n’importe quoi.
Au cas où le CNRD fait la sourde oreille à votre préoccupation ?
La Justice. Personne n’est au-dessus de la justice. D’ailleurs, le CNRD a dit que la justice sera la boussole des actions qu’on va mener. La loi, elle est impersonnelle… On ne va pas faire de la résistance. Je trouve aussi choquant, que j’ai habité dans ma propre maison pendant 25 ans, qu’hier quelqu’un vienne avec un bout de papier pour me dire, vous devez dégager dans 10 jours. Même si j’étais locataire, j’ai droit à trois mois de préavis. C’est une maison où j’ai mes affaires, où j’ai mes livres, où j’ai mes notes, des choses sur lesquelles tu as travaillé pendant 25 ans… On te dit en dix jours, il faut quitter. De quel droit ? … Qu’est-ce-que vous avez fait pour mériter une chose pareille ?
Je m’adresserai au ministère de la Construction et de l’Urbanisme avec les documents que j’ai. Je lui demanderai de me donner une réponse en attendant que la date arrive. Quand la date arrive, je vais quitter. Je ne vais pas faire des coups de poing devant cette situation.
Et si vos militants arrivent à s’opposer ?
Non !!!! On a beaucoup parler de ça… Je profite de la radio pour dire à tout un chacun de rester tranquille. Nous attendons que le droit soit dit… Et pour cela, j’ai calmé mes militants… Je reste conforme à la loi, voilà ce qu’il y a… »