Sorti de la prison le 1er octobre dernier, à la veille de la célébration du de l’An 60 de l’indépendance guinéenne, Cheick Touré, leader de la délégation syndicale au port autonome de Conakry, a intégré, aujourd’hui, l’assemblée nationale à la demande son parti, l’UFR. A la cérémonie d’ouverture, il a été présenté aux députés présents à cette séance. A sa sortie, Cheick Touré se dit animé « d’un sentiment de satisfaction et de convivialité (…) parce que quoi qu’on dise [son] fera partie de l’histoire de l’Assemblée nationale guinéenne ».
Désormais, estime-t-on, étant un député, son combat syndical pour dénoncer la concession du port conventionnel risque de prendre un coup. Mais pour le tout nouveau député uninominal de Kaloum, rien ne l’interdit de poursuivre son combat syndical même si ce sera difficile.
Citant la loi organique et la loi électorale, Cheick Touré, dira que sa nouvelle fonction et celle du président de la délégation du syndicat du port autonome de Conakry sont « bien compatibles ». Selon lui, on ne peut pas « être député-ministre mais [on] peut être député et exercer une fonction non rémunérée ».
Ceci dit, « étant membre du Conseil d’administration du port et secrétaire général de la délégation syndicale », il va « soumettre ce projet du port sous l’approbation des députés de [son] groupe parlementaire. A leur tour, ils vont le soumettre sous l’approbation de l’Assemblée nationale. La lutte continue et je continuerai toujours à défendre jusqu’à ce que le contrat du port soit annulé. Parce que c’est un contrat qui a été signé en catimini et il n’est pas conforme aux critères de validité d’un contrat ».
Faut-il noter que la réintégration de Cheick Touré au sein de sa formation politique, l’UFR, n’a pas été facile. Depuis le départ de Baidy Aribot pour la Banque centrale, son poste est resté vacant. Il a fallu plusieurs mois de lutte et une lettre de réintégration pour que l’UFR lâche du lest.