Le secteur de la sécurité privée n’est plus un no man’s land. Tout au moins, il ne va pas continuer à l’être. En tout cas si on tient compte du travail «d’identification et de recensement des entreprises de sécurité privée civile en République de Guinée » que vient d’y opérer l’Office de Régulation des Agences de Sécurité et de la Protection Civile (ORASPC).
Selon la conclusion du rapport produit par les services de Moussa Tatakourou Diawara, sous les auspices du ministre Bachir Diallo, ce travail a été effectué «dans le cadre de la mise en œuvre du Contrat Annuel de Performance 2023 du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, basé sur les principes de la gestion axée sur le résultat (GAR) »…
Avec comme « objectif, constituer une base de données exploitable permettant de savoir le nombre exact d’entreprises de sécurité privée civile exerçant en République de Guinée », et ainsi « répondre aux besoins des autorités publiques et leurs partenaires privés».
Toujours selon le document, «à date, la Guinée compte cent-cinquante-un (151) entreprises de sécurité privée civile selon ce recensement. Elles sont toutes des personnes morales (100%), les formes juridiques les plus rencontrées sont les Sociétés à Responsabilité Limité (SARL) et les Sociétés à Responsabilité Limité Unipersonnelle (SARLU) ». Et préciser de passage que pour en arriver à ces résultats, «il a été mis en place un dispositif permettant de collecter les informations statistiques et les analyser », au compte d’un «processus (qui) a duré trente-six (36) jours ».
Dans ce rapport, il ressort que le travail effectué, en ce qui concerne les chiffres, a produit des résultats différents des «données fournis par le rapport du projet d’étude dénommé « Analyse Prospective du Secteur de la Sécurité Privée en Guinée » de l’ONG CECIDE en 2019 ». Et d’informer que dernier «dénombre quatre-cent-dix-sept (417) entreprises de sécurité privée civile officiellement enregistré en République de Guinée ». Avant «d’en déduire que la moitié des entreprises de sécurité privée civile ne s’est pas présentée devant la commission d’identification et recensement général des entreprises de sécurité privée civile de l’ORASPC».
Autre aspect important, le rapport de l’ORASPC permet de savoir que «les entreprises de sécurité privée civile (ESPC) exerçant en Guinée, sont dirigées par les entrepreneurs guinéens (100%)». Et que «le recensement général semble avoir largement répondu aux attentes du point de vue contenu, méthodologie et résultat ».
Même s’il en résulte que «…la Guinée fait face à des défis majeurs concernant la gouvernance du secteur de la sécurité privée civile. Principalement la délivrance et le renouvellement des autorisations d’exercice (Agréement) des entreprises de sécurité privée civile». Et que «le démantèlement des entreprises de sécurité privée civile évoluant dans l’illégalité sans aucune autorisation administrative de fonctionnement (Agréement) et celles qui fonctionnent avec des autorisations administratives expirée », s’impose comme une nécessité absolue.
Le diagnostic posé
En attendant, il faut retenir de cette opération, un diagnostic dont les points forts identifiés sont:
- La présence physique des Dirigeants d’entreprises pour la signature des fiches d’identifications a aussi permis de créer un contact physique entre l’ORASPC et ces Dirigeants.
- La mise en place d’une plateforme numérique permettant aux entreprises de fournir les informations en ligne.
- Synergie d’action entre l’ORASPC et les services du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile (Bureau de Stratégie et du Développement (BSD), Service de Modernisation du Système Informatique (SMSI), l’Office National d’Identification (ONI), Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP).
- La promotion de l’existence de l’ORASPC à travers l’implication personnelle du Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, ainsi que son cabinet.
- L’interaction entre les patrons des entreprises de sécurité privée civile et les agents recenseurs».
En ce qui concerne «les points faibles », dans le rapport, ils sont listés ainsi qu’il suit :
«1. Manque de ressources financière pour une meilleure prise en charge des équipes en charge du recensement général des ESP ;
- La contrainte de temps : 15 jours de recensement étaient insuffisants pour le recensement ;
- Le retard dans la campagne de sensibilisation avant le démarrage des activités du recensement ;
- La difficulté d’envoyer le mail à certaine entreprise à cause de la défectuosité des e-mails».
Le tout assorti de trois «recommandations» à savoir:
« 1. Mettre en place une cellule de téléconseillers pour faciliter davantage l’information au niveau de toutes les entreprises opérantes sur le territoire national à partir de la liste d’entreprise tirée de la nouvelle base de données.
(Cela permettra aux entreprises qui n’ont pas eu accès à l’information diffusé (Communiqué) sur les différents canaux de communication à prendre connaissance de l’existence d’une opération les concernant.
- Mobiliser plus de moyens financiers pour permettre de donner une dimension plus large aux opérations de l’ORASPC.
- Diffuser les communiqués plusieurs jours avant le début de telle opération pour permettre aux entreprises de se mettre en conformité vis-à-vis du contenu dudit communiqué afin d’éviter des retards dans le processus ».
Sans oublier l’amélioration des conditions de vie des travailleurs qui pour la plupart, ont un salaire de misère atteignant à peine le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) fixé à 550 GNF.
Synthèse faite par Thierno Souleymane, pour Guineenews