Conakry a abrité ce lundi 9 décembre, la première réunion du Comité de Gestion de la Reserve Régionale de la Sécurité Alimentaire de la Commission Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). C’est le ministre délégué nigérien de l’Elevage, Boucha Mohamed qui a lancé les travaux de ladite rencontre, a-t-on constaté sur place.
D’après le commissaire en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO, Sékou Sangaré, avec le soutien de l’Union Européenne, la réserve régionale de la Sécurité alimentaire est devenue une réalité avec la constitution effective d’un stock physique de plus 32 mille tonnes de céréales et la mise en place des outils et instruments de gouvernance.
Dans la même logique, Commissaire Sékou Sangaré a rappelé que depuis 2012, l’Afrique de l’Ouest est dotée d’une stratégie régionale de stockage.
« Pour son volet relatif à la sécurité alimentaire, cette stratégie repose sur la complémentarité de trois lignes de défense : les stocks de proximité gérés par des groupements ou des organisations coopératives ; les stocks nationaux de sécurité alimentaire gérés par les Etats et la réserve régionale de sécurité alimentaire mise en œuvre par l’agence par l’agence régionale pour l’agriculture et l’alimentation de la CEDEAO», a-t-il rappelé.
Selon Commissaire Sékou Sangaré, après une première intervention dans le cadre de la crise humanitaire qui a touché le Nord-Est du Nigéria en 2017, le comité ad hoc de gestion de RRSA décidé la mobilisation des stocks de la réserve au profit des populations en situation alimentaire difficile au Niger, au Burkina Faso pour un volume de près de 11 000 tonnes et enfin, en 2019, au Nigéria et au Mali pour un volume de près de 8 mille tonnes.
«Au total, plus de 19 800 tonnes ont été mobilisées en réponses aux crises alimentaires successives», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, il a indiqué qu’un stock de 2 750 tonnes entreposé au Ghana a été mis en rotation technique et remis au gouvernement ghanéen pour son programme de cantines scolaires.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le ministre délégué nigérien de l’Elevage, Boucha Mohamed a insisté que la réserve est par conséquent un instrument d’intégration et de solidarité régionale, et le seul dispositif régional qui permet à nos Etats de mutualiser leurs efforts pour gérer les crises alimentaires.
« Aujourd’hui, la réserve est une réalité. Des avancées notables ont été obtenues depuis 2016. La CEDEAO a doté la réserve et ses organes de gouvernance et a constitué les premiers stocks physiques qui ont permis des interventions au profit de nos populations en situation alimentaire difficile », a-t-il fait comprendre.
A en croire le ministre nigérien Boucha Mohamed, de manière spécifique au Niger, les banques céréales sont déployées et impactent la sécurité alimentaire des ménages à travers la facilitation de l’approvisionnement vivrier en période de soudure habituelle et en période de crises exceptionnelles.
Plus loin, M. Boucha Mohamed a dit que son pays a bénéficié en août 2018 de 6 528 tonnes de céréales de la réserve régionale de Sécurité alimentaire de la CEDEAO qu’il a intégré dans son plan national de réponse aux urgences.