Tous les pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) plus la Mauritanie et le Tchad ainsi que des organisations professionnelles paysannes ont échangé ce mardi 10 décembre à Conakry sur les politiques nationales de stockage de sécurité alimentaire, a-t-on constaté sur place.
D’après le commissaire en charge de l’Agriculture, de l’Environnement et des Ressources en Eau de la CEDEAO, Sékou Sangaré, la région dispose aujourd’hui d’un stock de 32 mille tonnes avec un objectif pour fin 2020 de 60 mille tonnes. « Nous avons à date fait des interventions pour environs un peu plus de 22 mille tonnes auprès des pays membres », a-t-il rappelé.
Pour lui, l’objectif principal de cette rencontre de Conakry est très important parce que, le stockage est un segment qui permet de réguler l’offre des produits alimentaires sur le marché et de développer le filet social pour faire en sorte que beaucoup de nos concitoyens ne tombent pas dans les situations de misère, de maque d’aliments.
« Chaque pays doit faire le point sur sa politique de stockage. Le Mali est en train de travailler pour la préparation de sa politique de stockage tout en préparant son schéma directeur d’investissement. Le Nigéria a préparé et validé sa politique nationale avec tout un programme de stockage. Il en est de même pour le Ghana et le Burkina. Chaque pays fera le point et sur la base de ça, les pays qui seront en retard, nous nous mettrons d’accord sur les actions clés pour essayer de les booster et les assister pour que plus tard avant la fin de l’année 2020, que tous nos Etats membres puissent disposés à la fois de la politique mais également le programme d’investissement liés à la réalisation de ses infrastructures de stockage dans leurs pays respectifs », a-t-il fait savoir.
Prenant la parole, la chargée de programme de l’Union Européenne en Guinée, Karine Tade Diallo dira ceci : « nous n’avons pas envie de rappeler toutes ces images de famine en Afrique. Ce sont des images certainement qu’on a plus envie de voir. C’est pourquoi il fallait mettre en place une stratégie de stockage pour la sécurité alimentaire. C’est ce qui signifie l’intérêt de l’Union Européenne pour cette thématique. L’’idée de stockage est une solution pour la famine qui intervient lorsqu’il n’y a rien à manger. Pendant les périodes de soudure, il n’y a pas de réserve dont l’idée de mettre en place le stockage qui fait que pendant les périodes de soudure, on peut avoir de quoi nourrir », a-t-elle expliqué.
Les paysans représentés par le nigérien Dodo Bouréma a indiqué que qu’il y a beaucoup de problèmes pour résoudre les difficultés liées à la production. « Nos productions dépendent de l’incitation politique de l’exploitation familiale. Par exemple, le lait local est concurrencé par les pays de l’Europe. Pourtant, le lait en poudre d’Europe déversé dans notre région est soutenu par les européens. Nos dirigeants ne font rien pour éviter que cette concurrence continue à affaiblir nos producteurs. Il faut qu’il hausse un peu le taux de fiscalité du lait importé. D’ailleurs, ce n’est pas du vrai lait, il est engraissé », a-t-il dénoncé.