Des grandes failles existent dans le système éducatif guinéen notamment dans la certification des diplômes. Pour donc éliminer les faux diplômes, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique envisage de faire de grandes réformes. D’où le projet de sécurisation des diplômes, y compris ceux du baccalauréat, et leur disponibilité sur une plateforme en ligne.
«Nos diplômes aujourd’hui sont décriés. Depuis qu’on a dit que pour être à la hiérarchie A il faut la licence, les diplômes pleuvent. J’ai interpellé mes collègues du gouvernement sur cette situation et on ne sait pas d’où viennent ces diplômes. Est-ce que c’est des vrais diplômes ou pas», a affirmé le ministre de l’Enseignement Supérieur Abdoulaye Yéro Baldé, en marge d’une conférence de presse récemment tenue à Conakry.
Pour mettre fin à cette pratique, Yéro Baldé annonce des mesures : « […] Donc nous voulons utiliser les technologies qui existent pour sécuriser nos diplômes. Nous sommes en train de travailler là-dessus, non seulement sur le diplôme papier, mais un jour si tel vous dit qu’il a un diplôme de telle université de la Guinée, vous pouvez vérifier ça en ligne. Mais ce sera payant. Vous saurez s’il a son diplôme et même s’il a le baccalauréat. Parce qu’on a constaté qu’il y a des institutions [d’enseignement supérieur] qui prennent des non-bacheliers. Vous savez, il y a des gens qui ont été renvoyés des entreprises ici quand j’étais à la Banque centrale. Parce qu’ils avaient des faux diplômes et des faux baccalauréats. Donc ça aussi, puisque nous avons les fichiers du bac, quand une entreprise demande est-ce que tel a le bac, nous sommes disposés à donner à cette entreprise la liste des bacheliers. Ce sera la même chose de ceux qui ont licence, maitrise, etc. Mais lorsque nous allons mettre la plateforme en ligne, tout le monde pourra contrôler en ligne. Souvent nous recevons de l’étranger de demandes de vérification de diplômes, donc ce sera la même chose. C’est la crédibilité du pays, la crédibilité de nos systèmes d’enseignement et de recherche qui est en jeu. Ce sera fait. »
D’autres réformes envisagées par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, c’est aussi la bonne gestion des bourses des étudiants. Pour y arriver, il fera l’appel à la banque et à la biométrie : «nous voulons bancariser les bourses des étudiants. Nous orientons les bacheliers via une plateforme en ligne. Donc nous avons pratiquement une bonne maitrise des effectifs. Mais pour aller plus loin, nous voulons que chaque étudiant reçoive son argent sur sa carte, et quand il veut faire le retrait ce sera avec son doigt. Donc s’il n’est pas là il ne pourra jamais toucher son argent. Et donc l’argent va retourner dans le budget de l’Etat. Par exemple, si l’étudiant est à Kankan, il ne pourra toucher son argent qu’à Kankan parce qu’il ne pourra pas rester à Conakry et toucher son argent. Nous sommes en train de travailler là-dessus et j’espère que nous allons aboutir très rapidement. Mais tout est question de ressources [financières] et j’espère que le gouvernement va nous accompagner pour financer cette partie. »