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Secteur énergétique : un regard critique et futuriste de Bah Oury

Dans l’opinion, on a tendance à oublier parfois que Bah Oury a des compétences, voire une expertise dans d’autres secteurs, tellement que le côté politique de l’homme focalise l’attention. A l’émission « sans concession » de Guineenews, ce mardi 7 juillet, la politique a fait un peu de place à l’économie dans les propos de celui dont la vocation passe visiblement avant le métier.

Il a été donné à Bah Oury de décliner son regard sur la gestion économique du pays. Et l’opposant ne fait pas mystère de sa désapprobation du management et même de la vision de l’actuelle équipe dirigeante du pays. Dans le secteur énergétique par exemple, l’ancien banquier déclare: « …Ils ont dit qu’ils ont dépensé 3 milliards de dollars pour le secteur de l’énergie. Or Kaléta est une bonne chose mais ce n’est pas suffisant. Souapiti est une bonne chose. C’est un projet stratégique sur le plan énergétique. Les groupes électrogènes, les centrales de Tombo doivent être… on doit réduire notre dépendance en énergie thermique au profit de l’énergie éolienne et au profit de l’énergie solaire. …Sans se focaliser sur la construction des barrages hydroélectriques qui coûte excessivement chère, qui prennent un temps de réalisation assez long. C’est pour cela que je considère qu’il faut que nous revoyions les choses à ce niveau-là», a-t-il estimé.

Plus loin, l’invité du jour de « sans concession» pointe un doigt accusateur sur une gouvernance qui n’est ni vertueuse encore moins efficiente des cadres du régime Condé, alors qu’il y a d’autres alternatives. Bah Oury dénonce le fait que : « de l’autre côté, il y a des intérêts en jeu dans le secteur énergétique. Il y a de l’argent qui coule. Par exemple pour un rien on vous dit s’il n’y a pas du fioul, la population va descendre dans la rue. Donc des milliards et des milliards sont sortis n’importe comment. Les avances au trésor c’est-à-dire la dette publique vis-à-vis de la Banque Centrale a été accrue. En moyenne, on a près de mille milliards de francs guinéens par an, en termes de dette que le trésor a vis-à-vis de la banque centrale. Ce qui rend notre monnaie encore beaucoup plus faible. 1000 milliards, c’est de l’argent jeté par la fenêtre, alors qu’on aurait pu avoir d’autres systèmes de production énergétique qui nous auraient rendus indépendants pour une durée beaucoup plus grande… Faute de gestion, parce que des intérêts  veulent une dépendance de la Guinée à travers le groupe électrogène, à travers le fioul, le mazout qui coûtent excessivement cher. Alors qu’on a d’autres alternatives qui sont à notre disposition, que nous n’avons pas développées.  Au Sénégal par exemple, ils ont pratiquement je crois trois ou quatre parcs solaires… Nous nous égosillons à dire (en Guinée, ndlr) que nous allons vendre l’électricité à l’extérieur lorsqu’on va construire les barrages. Si on ne prend pas garde, même si on produit, il n’y aura personne pour nous acheter cette électricité parce qu’ils seront déjà autosuffisants. Donc il y a des changements stratégiques majeurs à faire… »

A propos des choix et autres opportunités, M. Bah annonce : «j’ai découvert ces derniers jours à Mali Yembérin un parc éolien qui pourrait produire 157 mégawats et qui pourrait satisfaire les besoins énergétiques d’une certaine partie de la Guinée. J’ai encouragé et je suis très heureux que des initiatives de ce genre puissent exister. »

Malheureusement, déplore-t-il, « …on pourrait multiplier cela dans différents domaines. Mais vous savez, lorsque l’argent ne coule pas, à certains niveaux, il y a certains responsables qui ne sont pas intéressés à faire prospérer des projets où ils n’ont pas leurs intérêts directes et immédiats. Ça aussi c’est un mal que nous sommes en train de vivre et qui sacrifie le progrès économique de la Guinée».

Une réflexion qui, si elle se poursuivait dans le cadre du projet politique annoncé par  Bah Oury pourrait être le début de l’autre manière de faire la politique que l’homme promet d’imprimer en Guinée. A condition que les incompatibilités d’humeurs et les problèmes d’égos connus ailleurs, n’altèrent pas ces nobles ambitions.

 

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