Pour améliorer les conditions de vie des populations, l’Etat guinéen devra maitriser la croissance de la population. Pour ce faire, la planification familiale reste un passage obligé. C’est pourquoi, ce lundi 13 décembre 2021, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Mamadou Péthé Diallo, a lancé à Conakry la 8ème édition de l’offre gratuite des produits contraceptifs.
Dans son intervention, la Représentante Résidente du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA Guinée), Corine Delphine Ndaw, a salué les efforts fournis par la Guinée dans le cadre de la planification familiale, avant de prévenir qu’il reste beaucoup à faire : « La prévalence contraceptive a doublé en cinq ans, passant de 5% en 2012 à 11% en 2018. Cependant, ce taux de prévalence contraceptive reste encore faible par rapport aux objectifs du gouvernement qui étaient d’atteindre 22.1% en 2018. Engagement pris par la Guinée au sommet de Londres en 2012. Il faut agir rapidement. Pour cela nous devons tous conjuguer nos efforts pour imaginer et mettre en œuvre des stratégies innovantes permettant d’atteindre les meilleurs résultats. »
Corine Ndaw a profité de ce lancement pour parler des ambitions de l’UNFPA : « L’événement qui nous rassemble aujourd’hui est important et est au cœur du mandat de l’UNFPA. L’UNFPA a pour ambition, au regard de l’accompagnement des pays vers les objectifs de développement durable, d’atteindre zéro décès maternel évitable, d’atteindre également zéro besoin en planification familiale non couvert. »
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique parle de 13 milliards GNF du budget de la Guinée alloués aux services de contraception. « D’importants efforts sont fournis par le gouvernement guinéen avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers. Il est à noter l’achat des contraceptifs sur le budget national d’un montant de l’ordre de 1,3 million de dollars américains consécutivement en 2019 et 2020. La Guinée a renouvelé son engagement à la plateforme Planning familial 2030, plateforme qui regroupe 9 pays de la zone l’Afrique de l’Ouest et du Sahel et à laquelle ces pays sont engagés pour la décennie 2021-2030 à accroître substantiellement l’accès aux services de planification familiale, à consacrer une part importante du budget de l’État pour l’acquisition des produits et intrants pour la planification familiale, mais aussi à accompagner le développement de ce service dans nos pays. J’ai le plaisir de vous dire ici que la Guinée a été l’un des premiers pays à signer cette plateforme d’engagement qui permet de renouveler celui que nous avions fait», a indiqué Dr Mamadou Péthé Diallo.
Pour atteindre les objectifs de la planification familiale, le ministre de la Santé compte utiliser les technologies comme celles utilisées dans le cadre de la vaccination des enfants : « Nous utilisons déjà les technologies modernes pour favoriser la vaccination des enfants. Par exemple, nous avons actuellement une plateforme dans laquelle toutes les mamans reçoivent, dans leurs langues maternelles, un message vocal qui leur rappelle la date de vaccination de leurs enfants. Nous souhaitons étendre cette plateforme pour inclure les rendez-vous de la planification familiale. »
Face à l’accès limité des femmes aux produits contraceptifs, Dr Péthé Diallo affirme que l’ambition du gouvernement guinéen est de doubler les 13 milliards GNF d’ici à 2030 : « Dans notre pays, il n’y a qu’une femme sur 10 qui utilise les services modernes de planification familiale. Dans le même temps, il y a plus de 3 ou 4 femmes sur 10 qui souhaitent utiliser ces services mais qui n’en ont pas accès. Notre gouvernement s’est engagé à dépenser près de 13 milliards GNF de son budget national pour lui permettre d’acheter les produits contraceptifs et les autres intrants de planification familiale. Notre ambition c’est de doubler cette somme d’ici à 2030. »