Ce jeudi 1er décembre, c’est l’humanité toute entière qui a célébré la journée internationale de lutte contre la pandémie du VIH SIDA. Même si cette journée n’a pas connu de célébration officielle du côté de Kankan, notre reporter a pu réaliser un entretien ce jour avec Dr Sampou Mamy, spécialiste en la matière et point focal de la lutte contre le VIH à Kankan. Lisez l’entretien pour en savoir plus.
Guineenews : nous sommes aujourd’hui le 1er décembre, journée consacrée à la lutte contre le VIH SIDA. Que pouvez-vous porter à la connaissance de nos lecteurs, à propos de cette pandémie, notamment en ce qui concerne son évolution dans la zone de Kankan ?
Dr Sampou : Ce que nous pouvons dire d’entrée de jeu, c’est que le VIH Sida est vraiment présent à Kankan. C’est une maladie qui est réelle. Et ce n’est mentionné sur la tête de personne qu’elle est infectée. Seul le dépistage peut nous permettre de connaître votre statut sérologique. Les cas ne font que s’augmenter. Aujourd’hui nous sommes à 5 445 personnes dont 3 414 filles, qui sont enregistrées dans notre base de données à l’hôpital régional de Kankan. C’est sans compter les nombreux cas potentiels non pris en charge par l’hôpital et ceux dans toute la région de Kankan. Il faut dire que ce total, c’est depuis quand on prend la totalité depuis la création de ce site en 2007, il y a des enregistrements que nous faisons et selon ces enregistrement nous sommes à 5445 mais après la décantation parce qu’il y a des décédés, des transférés dans d’autres sites de prise en charge et des cas d’abandons de traitement. Donc nous n’avons que 3414 qui sont restés pour les traitements réguliers.
Guineenews : Alors, est-ce qu’on peut parler de progrès dans la lutte contre cette pandémie à Kankan ?
Dr Sampou : On pourrait dire oui et non. Parce qu’en dépit de tout, le nombre de cas ne fait qu’augmenter en vérité de jour en jour. Les jeunes entretiennent de rapports sexuels sans se protéger et le taux de personnes qui vient pour le dépistage est insignifiant et malgré aussi la gratuité du traitement, nombreux sont les gens qui abandonnent.
Guineenews : Parmi ces 5 000 personnes qui se trouvent dans votre base de données, combien d’enfants peut-on recenser ?
Dr Sampou : Nous avons 103 enfants qui sont là et qui suivent leurs traitements. Certains sont là et prennent leurs médicaments avec leurs parents. D’autres sont là avec l’un des deux parents. Mais il y a aussi des enfants infectés et orphelins de père et de mère. Nous nous occupons d’eux tous. Ce qui est encore déplorable, c’est qu’on sait qu’ il y a des parents qui sont infectés et qui ne savent pas. Et ils continuent à transmettre le virus, sans s’en rendre compte à leurs descendances.
Guineenews : alors qu’est-ce qu’il y a lieu de faire pour lutter contre ce fléau?
Dr Sampou : je dirai à tous de croire en l’existence de cette maladie et d’accepter de venir se faire dépister pour connaître son statut sérologique, surtout pour les nombreux jeunes qui se marient en ce moment sans chercher à savoir. Il n’ y a pas à avoir peur, si tu es malade on te donne des médicaments gratuitement et tu pourras très bien vivre ta vie sans mettre celles des autres en danger, si tu n’es pas malade aussi on t’encourage et on te donne des conseils, tout en te recommandant de revenir encore pour refaire le teste régulièrement.
Guineenews : Dr. Sampou Mamy, Merci de nous avoir accordé cet entretien.
Dr Sampou : c’est plutôt à moi de vous remercier.