Jeter un regard sur le passé, fixer le cap sur le présent, en tirer les leçons et se projeter dans les perspectives dans le domaine sanitaire. Tel est l’exercice auquel s’est livré le ministre d’Etat, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique ce lundi 13 mai 2019, à Conakry. Une démarche qui s’inscrit en droite ligne dans la série de communications des membres du gouvernement instituée par le président Alpha Condé.
Dressant l’état des lieux dans son exposé luminaire, Dr Edouard Niankoye Lamah a tout d’abord fait noter qu’au lendemain de l’avènement du président Alpha Condé au pouvoir, et en dépit des efforts jusque-là consentis, la situation sanitaire en Guinée se caractérisait par une prévalence élevée des problèmes de santé.
« Le taux de mortalité maternelle était à 980 pour 100.000 naissances vivantes, le taux de mortalité infantile à 98 pour mille, la prévalence du VIH à 1,5%, la prévalence du paludisme à 44% tandis que le risque d’infection à la tuberculose était à 1,5% », a indiqué Dr Lamah qui situe ces différents facteurs à plusieurs niveaux, dont le plan institutionnel en matière de promotion de santé, dans le domaine de la gestion des ressources humaines, dans le domaine de l’offre des soins, dans celui pharmaceutique, ainsi qu’en matière de financement de la santé.
Aux dires du conférencier, avec l’élaboration d’un d’une Politique nationale de Santé et un Plan national de développement sanitaire, l’accent a été mis la lutte contre la maladie, la mortalité infantile et maternelle, le renforcement des capacités et ressources humaines et l’amélioration de la disponibilité et de l’utilisation des produits pharmaceutiques, entre autres.
Dans le même sillage, le ministre d’Etat, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a rappelé la création -à la suite de la terrible épidémie de la maladie à virus Ebola- de l’Agence nationale sécurité sanitaire (Anss), permettant ainsi au pays de disposer d’un Centre opérationnel d’intervention en cas d’urgences sanitaires et d’autres événements de la santé publique.
« Trente et huit Centres de traitement épidémiologique ont été construits dans le cadre de la préparation aux situations d’urgence. Huit équipes régionales et Trente et huit équipes préfectorales d’alerte et de riposte ont été dotées en moyens d’investigation et d’intervention rapide », a-t-il égrené, non sans aborder les acquis obtenus dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfant, dans le domaine du développement des ressources, d’amélioration des infrastructures et équipements, ainsi que dans le domaine du financement.
A ce niveau précis, le ministre Lamah a déclaré que par rapport au Budget national, celui du secteur de la Santé a connu une progression majeure, passant de 81 milliards (soit 2,27 milliards en 2011) à 1325 milliards (soit 7,41%).
Défis et perspectives
Malgré ces « progrès » ci-haut énumérés, le ministre s’est montré conscient des défis qui interpellent son département, et qui soient liés entre autres à la participation des communautés dans la gestion des problèmes de santé, à la faiblesse du mécanisme de redevabilité, à l’insuffisance de l’offre des soins en infrastructures, à l’insuffisance du personnel de santé, à la moralisation des professions de santé et au développement du marché illicite et à la prolifération des structures privées.
Au regard de tous ces problèmes, le ministère dirigé par Dr Niankoye Lamah se projette dans les perspectives qui, dit-il, seront bâties autour des principes du développement de la santé publique, à savoir: la mise en avant de la prévention par rapport aux soins, la recherche de l’efficience dans l’utilisation des technologies, le développement des soins centrés sur les personnes et les services intégrés, l’amélioration de la gouvernance du secteur et le renforcement de la participation communautaire à travers la décentralisation.
Et pour réussir ce challenge, le conférencier entend mettre l’accent sur la réforme de la gouvernance sanitaire, la promotion de la santé publique, le développement de la santé communautaire, l’amélioration de l’offre des soins, le renforcement des ressources humaines, la lutte contre la corruption et la surfacturation et le contrôle du marché illicite des médicaments et prestations de soins.