La Cedeao a émis des sanctions graduelles contre une brochette de personnalités de la junte, les membres du Gouvernement et des conseillers du Cnt dont son président Dansa Kourouma. A cette occasion, votre quotidien électronique, www.guineenews, a tendu son micro à quelques acteurs politiques guinéens. Voici leurs réactions !
Pour Bouya Konaté, président du l’UDIR : “aujourd’hui, tout notre combat a été que nous n’arrivons pas à ce niveau, pour qu’on puisse résoudre nos crises à l’interne. Parce qu’une période transitoire, c’est une période de prise de décisions collégiales. C‘est ce que le gouvernement guinéen (CNRD) n’a pas compris. Ils agissent aujourd’hui comme si c’était un gouvernement légitime élu par la voie référendaire ou une élection légale, et qu’on se retrouve à être un peu en marge de la marche diplomatique. (…)
Mais, on est dans une période géopolitique où la Guinée n’est pas une priorité. Aujourd’hui, compte tenu de la guerre en Ukraine, ils parlent de sanctions ciblées qui ne seront pas réellement efficaces.
Il faut qu’il y ait des sanctions économiques globales contre la Guinée et qu’ils sachent que ce qu’ils sont en train de faire n’a pas d’avantages pour ce pays. Et diplomatiquement, le ministre des Affaires Etrangères n’est pas en train de faire un travail et les membres du CNRD ne sont pas n’ont plus en train de faciliter le travail pour le ministre des Affaires Etrangères. Sincèrement, qu’est–ce qu’on peut dire encore, la mutation géopolitique met en jeu des positions où nous ne sommes pas des priorités en ce moment.
Aux Guinéens de savoir quoi faire de ce pays pour que nous sortions de ce marasme. Les Guinéens doivent mettre le pays en priorité. Nous sommes pas prioritaires avec la géopolitique ni avec l’habitation géopolitique mais nous nous devrions faire de notre pays une priorité de sortie de crise« .
Sur la même question, Ibrahima M’bemba Bah, analyliste et consultant politique, estime que la décision prise par la CEDEAO est regrettable : « Nous prenons acte de la décision de la CEDEAO et nous estimons que c’est regrettable. On n’aurait pas dû en arriver là. Dans la mesure où il y a plus ou moins des efforts à l’interne qui sont loin d’être faits pour aller vers un retour dans le cadre constitutionnel.
Je vous rappelle, il y a eu un cadre de concertations mis en place. Il y a eu également des autorités civiles qui sont à la tête du gouvernement notamment un premier ministre civil. Je vous rappelle également que tout récemment, il y a eu un cadre de dialogue qui vient d’être institué. Nous avons également eu un médiateur de la République. Le ministre a consulté pratiquement tous les acteurs du processus de transition. Je pense qu’on devrait laisser encore la possibilité au dialogue à la négociation et à la diplomatie. Nous considérons que d’ici les mois prochains, les autorités et les acteurs politiques rectiefieront le tir pour que ces sanctions–là soit levées« .