La reconduction des sanctions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre les militaires au pouvoir en Guinée depuis septembre 2021 suscite également des réactions au des acteurs de la société civile guinéenne. Parmi ces derniers, Moussa Iboun Conté qui regarde ces derniers développements plutôt sous l’angle légal, sans faire de cadeau l’organisation sous-regionale.
Pour ce membre du CNOSC, « cette reconduction des Sanctions de la CEDEAO s’inscrit en droite ligne de son protocole sur la bonne gouvernance, la démocratie et des élections en Afrique de l’Ouest. »
Et M. Conté d’expliquer que « ce protocole interdit toutes formes de dévolution du pouvoir, qui ne soient pas démocratiques ». Avant d’ajouter que « c’est classique. Cela puisque ça ne déroge pas au principe général s’agissant d’une institution sous-régionale. »
À lire aussi
Cependant, suggère-t-il, « elle a plus à gagner encore quand elle aura matérialisé sa vision 2040, celle de passer de la CEDEAO des États à la CEDEAO des peuples. » Car, explique notre interlocuteur, « les troisièmes mandats dans certains pays comme la Côte d »Ivoire et la Guinée ont entamé sa crédibilité. C’est pourquoi elle doit également être ferme sur la limitation du mandat du président de la République à cinq (5) ans, renouvelable une seule fois. » D’ailleurs, attaque-t-il, « le recul démocratique incombe à la CEDEAO qui a cautionné le troisième mandat illégal de monsieur Alpha Condé en dépit de nombreuses pertes en vies humaines. »
De son côté, Abdoul Sacko, coordinateur du forum des forces sociales de Guinée (FFSG) voit « la décision de la CEDEAO de reconduire les sanctions pour les trois (3) pays en transition avec la spécificité pour la Guinée », comme « un de rejet des actions unilatérales menées ou en cours par les autorités de la transition guinéenne ». Et que, cette décision « doit ramener le CNRD à mieux se pourvoir dans sa compréhension du dialogue, qui n’est pas dans un contexte de crise des simples pourparlers entre amis ou alliés. »
D’ailleurs, enchaîne l’activiste: « mieux, le CNRD doit comprendre qu’en plus d’être en déphasage avec le peuple dans sa majorité, qu’il s’éloigne graduellement de la communauté internationale qui n’hésitera pas à choisir le peuple et la démocratie à la place d’un homme ou d’un régime, de surcroît issu d’un coup d’Etat. »