L’interdiction par le ministère de l’Administration du Territoire, de manifester sur tout le territoire guinéen jusqu’à nouvel ordre est le principal sujet qui fait l’objet de réactions au sein des états-majors des partis politiques. C’est le cas de l’Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré, qui a fustigé cette interdiction, à l’occasion de l’assemblée générale du parti tenue, ce samedi 28 juillet, à son siège national à Matam.
« Je dois mettre les points sur les i. La Constitution est sacrée dans notre pays. En tout cas, dans tout état organisé, la constitution est sacrée. Il est clair dans la Constitution que quand on n’est pas content d’une situation, on a le droit de manifester. L’autorité, en aucun cas, n’a le pouvoir d’interdire une manifestation. L’autorité a le devoir d’encadrer les manifestations. Elle a un autre droit d’autorité, quand la manifestation dans un lieu porte atteinte à l’ordre public, d’informer par écrit les manifestants 48h à l’avance et proposer encore d’autres pistes de solutions pour permettre aux manifestants de manifester », a indiqué Saikou Yaya Barry.
Pour le député de l’UFR, la décision du ministère de l’Administration du Territoire est une insulte à la Constitution guinéenne. « Je m’élève d’ailleurs contre cette déclaration de certains qui ne maîtrisent pas les termes qu’ils avancent souvent, c’est de dire que la manifestation n’a pas été autorisée. La manifestation est un droit, on ne l’autorise pas. Les manifestants informent l’autorité. Ce n’est pas à l’autorité d’interdire ce droit constitutionnel. L’autorité a le droit de proposer, si dans un lieu, la manifestation porte atteinte à l’ordre public ou empêche quelque chose qui peut motiver cela. Elle peut proposer aux manifestants un autre lieu de manifestation. Interdire la manifestation, c’est une insulte à la nation, une insulte au droit et une insulte à la Constitution guinéenne », a dénoncé Saikou Yaya Barry.