Rien ne va plus entre EDG (Electricité de Guinée) et son partenaire ETI jusque-là chargé de la fourniture d’internet et autres services informatiques. Tout au moins, les relations entre les deux partenaires traversent une zone de turbulence pendant laquelle «l’opérateur télécoms» a perdu son self contrôle, allant jusqu’à interrompre de façon unilatérale le réseau internet la semaine d’EDG la semaine passée.
Les choses se sont accélérées quand ETI a reçu une facture d’EDG, sous une autre forme que celle habituelle que contiennent les données qu’elle gère. Se sentant menacé pendant que son contrat n’est pas officiellement rompu, et en représailles, l’opérateur télécoms a mis son client en demeure de payer sans délai la totalité de sa facture de plus de 4 milliards GNF au titre de ses prestations. Ce n’est pas tout. Toujours selon nos sources, ETI aurait en même temps interrompu le réseau, privant la Guinéenne d’Electricité d’internet une bonne partie de la journée.
Joint au téléphone, le responsable de la communication d’EDG reconnaît le changement de format de la facture et admet même que « cela peut créer des suspicions ». Cependant, raisonne Naby Camara, «si c’est cela qui les a motivés à nous faire une coupure brusque et à nous réclamer tout ce qu’on leur doit, ça a été une mauvaise analyse. Parce qu’ils pouvaient nous adresser un courrier, et demander des explications.»
L’autre reproche qu’EDG fait à ETI, c’est le fait de verrouiller ses données dont le propriétaire n’a pas accès sans « la clé» du prestataire. Ironie du sort, dirait-on, parce que sur son site web, l’opérateur promet aux clients «…des solutions sur mesures ou clé en mains».
Des pratiques et d’autres que la Guinéenne d’électricité, sous la direction de Bangaly Maty Camara «veut changer», même si le processus est long et la route parsemée d’embûches. Et elle le dit à qui veut l’entendre. «Arrivé à un moment, il faut qu’on fasse le point avec tous ces prestataires qui collaborent avec l’entreprise. C’est ça le cheminement qui n’a rien de dirigé contre ETI… On est en plein redressement ».
Sans doute se rendant compte qu’elle est allée loin et de façon peu professionnelle, après avoir reçu son paiement, du moins la partie sans équivoque, l’opérateur qui a coupé ses services sans aucune forme de procédure joue la carte de l’apaisement. «A notre niveau, on ne fait pas de commentaire sur nos clients et nos partenaires», répond laconiquement Mme Diallo du service de communication d’ETI. Malheureusement le mal est déjà fait.