Dans la revue de presse de Guinéenews cette semaine, le quotidien national Horoya, les hebdomadaires La Lance et Le Populaire. A la Une de ces journaux, l’élection présidentielle et les violences post-scrutin.
« Le peuple vote, Alpha Condé s’impose », barre ainsi à sa Une La Lance du 21 octobre, avec une photo d’Alpha Condé. « Si les Guinéens ont voté le 18 octobre dans le calme, la suite du processus est quant à lui émaillé de violences. Pendant que la CENI proclame Alpha Condé vainqueur, Cellou Dalein Diallo qui conteste les résultats est assigné à sa résidence, ses proches arrêtés devant les médiateurs médusés de la Cedeao, de l’Union africaine et des Nations Unies », écrit le journal. L’hebdomadaire poursuit en écrivant : « le 26 octobre, Cellou Dalein Diallo, le locataire de ce qu’on peut appeler Maison centrale de Dixinn, s’est amusé à convier les médias à une conférence de presse. Les journalistes ont été éconduits par les gardiens des lieux. Sans ménagement. Il aura fallu le lendemain lundi pour qu’une personne extérieure puisse visiter ‘’la prison ‘’. La mission conjointe Cedeao-UA-ONU arrivée la veille pour « une médiation préventive » devait rencontrer ce jour l’opposant, après avoir conféré avec le gouvernement…Seulement, même en présence de la communauté internationale, on n’est pas à l’abri des arrestations. La directrice de cabinet de Cellou Dalein Diallo, Nadia Nahman, qui était sortie faciliter l’entrée du groupe a été cueillie par deux policiers. Elle a dû crier ‘’ lâchez-moi’’ pour qu’on la relâche. Fodé Oussou Fofana et Kalémodou Yansané n’auront par la suite pas cette chance. Les deux seront arrêtés et conduits vers une destination inconnue alors qu’ils s’apprêtaient à embarquer dans leurs véhicules, après avoir participé au tête-à-tête de près de trois heures Cellou Dalein Diallo et la délégation ». La Lance note que Fodé Oussou Fofana et Kalémodou Yansané seront finalement libérés tard la nuit. Et de conclure : « à ce rythme, on peut déjà affirmer que la médiation est un succès ».
« L’histoire se répète », titre également La Lance qui écrit que la Guinée qui vient de fêter les 62 ans de son indépendance, focalise encore une fois l’attention du monde entier. « Non pas dans le bon sens. Hélas ! », déplore La Lance. « Pour de nombreux observateurs, ce qui se passe aujourd’hui sur le plan sociopolitique, résulte directement de l’entêtement d’Alpha Condé à briguer un troisième mandat contre la volonté d’une grande partie des Guinéens. Et ce qui inquiète le plus, ce sont les tournures que risquent de prendre les évènements qui produisent aujourd’hui dans certains quartiers de la banlieue où le pouvoir Condé tient à instrumentaliser les groupes culturels… », analyse le journal.
« La crise s’installe », titre Le Populaire du 26 octobre 2020. Le journal écrit qu’avec 53 % des voix contre 39% pour Alpha Condé, les résultats provisoires publiés le 20 octobre par l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad) donnaient l’opposant Cellou Dalein Diallo vainqueur dès le premier tour de la présidentielle. Samedi 24 octobre, ces données ont été balayées d’un revers de main. « La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a présenté la totalité des résultats accordant 59,49 % des suffrages exprimés en faveur de 6 ans de ‘’continuité ‘’ avec Condé contre seulement 33,5% pour ‘’ l’alternance ‘’ avec Diallo. Tout cela est au stade provisoire, mais ces formalités électorales dont certaines tordent le cou à la vérité des urnes, laissent s’installer la crise post-électorale. Avec son cortège de colère, de contestation, de répression, de mort d’homme, de mutilés à vie et de dégâts matériels dans un pays qui a pourtant besoin de climat sociopolitique paisible pour le présent et l’avenir de ses habitants », analyse Le Populaire.
« Quand la violence effrite l’unité nationale », titre le quotidien national Horoya à sa petite Une. « La spirale de violence qui secoue actuellement le monde, est la résultante d’un climat d’intolérance et de haine. La Guinée qui n’échappe pas à cette règle, connaît à présent une crise postélectorale qui a encore endeuillé le peuple martyre du 28 septembre 1958. Sans compter de dégâts matériels importants. Et pourtant, le scrutin du 18 octobre dernier aurait marqué des esprits parce qu’il s’est déroulé dans l’ordre et la discipline avec l’écrasante majorité des guinéens », écrit le journal dans son numéro du 28 octobre. « Arrêtons donc de nous entre tués. Car, la vie de l’être humain est chère et très-chère. C’est pour cette raison d’ailleurs que le Pr Alpha Condé, candidat à sa propre succession a invité à la retenue jusqu’à la proclamation des résultats définitifs. Que Dieu épargne la Guinée de la violence », conclut le journal public.