Les rapports de force entre pouvoir et opposition d’une part, et celui entre pouvoir et syndicat de l’éducation de l’autre, ainsi que la journée nationale de l’agriculture ont marqué l’actualité durant la semaine qui s’achève dans les journaux de la place.
« Pouvoir-opposition : encore de la friture sur la ligne », titre « L’Indépendant ». Pour l’hebdomadaire, « On assiste à une nouvelle poussée de fièvre politique, suite au retrait de l’opposition républicaine du comité de suivi de l’accord du 12 octobre 2016. Ce qui marque de facto la rupture de la trêve entre le pouvoir et l’opposition. Une opposition qui a déclenché les hostilités en décrétant lundi journée ville morte ».
Rappelant les griefs égrené par l’opposition suite à la rupture de la trêve, avec le pouvoir, « L’Indépendant », mentionne cette réaction de Cellou Dalein Diallo : « La délégation du RPG est devenue plus arrogante, fermée à tout esprit de dialogue. Et menaçant très souvent la délégation de l’opposition »
Avant de se retirer des travaux, indique le journal, Cellou et ses alliés avaient opposé une fin de non-recevoir, quant à la proposition de la mouvance, de faire rependre le scrutin dans les circonscriptions faisait litige
Notre confrère poursuit, en expliquant que face donc à cette attitude guerrière de l’opposition, le président du groupe parlementaire de la mouvance, réplique vertement. « Pour Amadou Damaro Camara, porte flingue du président Alpha Condé, la stratégie de l’opposition, c’est d’empêcher le chef de l’Etat de gouverner », mentionne le journal.
« L’Indépendant », conclu que « ce retrait de l’opposition n’est guère surprenant de ce comité qui est, depuis sa mise en place, une sorte de comité Théodule (le terme est du Général De Gaule), en référence à ces commissions crées pour ne pas résoudre u problème ».
« Le Lynx » explique de son côté que « quand l’opposition bandit ses preuves de fraudes électorales, le Prési du groupe parlementaire RPG-Arc-en ciel, Amadou Damar Cas-marrant rappelle qu’elles étaient utiles à la CENI et au juge électorale. Se voulant légaliste, il martèle qu’il ne revient pas au comité de suivi de modifier les résultats définitifs publiés par ces deux institutions. L’unique solution qui s’offre aux opposants, selon Damaro, est de rejouer le match ».
« Et si l’opposition décida d’un nouveau bras de fer avec le pouvoir !», clame « Le Standard ». Notre confrère déplore qu’ « alors que d’aucuns applaudissaient presque des deux mains le retour à la table de négociations du pouvoir et de l’opposition dite républicaine, surtout que le troisième grand absent lors de précédentes, à savoir le parti du l’ex-Premier ministre Sidya Touré, avait décidé de signer son retour, la situation est de nouveau à la crispation. Une série de manifestations est inscrite à l’ordre du jour ».
« Le temps est peut-être venu d’y réfléchir le plus sérieusement du monde, surtout que la majorité silencieuse des Guinéens en a plus que marre de se tenir prise en otage par des manifestations interminables et le plus souvent incontrôlables », conclu « Le Standard » .
Parlant de l’autre crise entre le pouvoir et le syndicat de l’éducation version Aboubacar Soumah, « L’Indépendant » fait mention du discours musclé du chef de l’Etat contre les enseignants auxquels il impute le faible niveau. Le journal rappelle que ce discours du président a lieu à un moment où le Slecg a entamé des pourparlers avec le gouvernement autour des fameux 8 millions de francs guinéens, qu’il réclame comme salaire de base pour le personnel enseignant.
« On voit que, tout en durcissant le ton face au mouvement syndical, devenu la bête noire du gouvernement, Alpha Condé ne ferme tout de même pas la porte du dialogue avec les camarades syndicalistes », ajoute « L’Indépendant ».
« Le Lynx » relate pour sa part, les propos durs tenus par le président de la république contre les enseignants. Dans ses propos, Alpha Condé sollicite le soutien des parents d’élèves pour vaincre la fébrilité de son régime face au mouvement syndical. « Les parents d’élèves doivent se poser la question. N’est-il pas mieux de faire une année blanche et recruter des enseignants sortis de l’ENI et de l’ISSEG que de prendre des enseignants qui forment les enfants sans aucun niveau ? On doit se poser la question pour qu’on ne soit pas apris en otage par le syndicat. Il faut que les parents d’élèves commencent à réfléchir. A quoi sert de former des enfants sans aucun niveau ? Vous gaspillez de l’argent pour envoyer les enfants à l’école et après, ils n’ont aucun niveau. C’est pourquoi il est temps de faire les états généraux de l’éducation. Voilà concrètement les débats que nous allons faire pour essayer de faire évoluer les choses dans le secteur de l’éducation en Guinée », a conclu le chef de l’Etat.
« La Lance », s’est plutôt intéressé à la journée du paysan tenue en région forestière sous la présidence du chef l’Etat. « Guinée forestière : La journée du paysan ou du président ? », s’interroge le journal qui parle d’ « une odeur de campagne ».