Dans la revue de presse de Guinéenews cette semaine, les eaux usées intarissables, la célébration de la journée internationale de la presse, le dépérissement de la démocratie en Afrique…
« Afrique : de la Baule aux troisièmes mandats/Chroniques d’une farce annoncée ! », titre à sa Une Le Lynx. Le satirique souligne que la disparition des partis uniques en Afrique, après La Baule, ne signifie pas celle de la pensée unique. [Pour preuve], « les dictateurs résistent, se maintiennent et jouent la farce de la démocratie ». Le journal écrit que « dans la tempête, les potentats africains et leurs ouailles, comme le roseau de la fable de La Fontaine, plient mais ne rompent pas. Lorsque les soubresauts s’éloignent ils se redressent et forts de leur meilleur enracinement au sein des populations mais aussi grâce à l’accès aux ressources de l’Etat, ils résistent. Se maintiennent et jouent la farce de la démocratie. Ils remportent toutes les élections qu’ils organisent… Le contrôle du processus électoral et le tripatouillage constitutionnel permettent de parvenir au même résultat. Par ces subterfuges, on fait sauter les différents garde-fous mis en place dans la constitution pour limiter l’âge des candidats et la durée des mandats ! Ainsi ceux qu’on croyait avoir été fragilisés en 1990 et promus à la retraite, ont peu à peu repris du poil des bêtes et renoué avec leurs vieilles habitudes autocratiques et de déni de démocratie. La démoncrature émerge et se substitue à la démocratisation. Au grand dam du Peuple ! », écrit Le Lynx qui a aussi consacré un encadré aux dynasties issues des changements constitutionnels en Afrique. Gnassingbé, Bongo, Déby, Biya, Ngessou, Ouattara et Condé constituent la liste.
« Kaloum : Une commune aux eaux usées intarissables », titre Horoya sur le centre d’affaires et administratif de Conakry. Le journal écrit que depuis belle lurette, la population de Kaloum constate avec regret le ruissellement des eaux usées sur certaines rues et carrefours de cette commune avec des odeurs insoutenables qui embaume l’atmosphère à longueur de journée. « Interrogés sur la question, de nombreux citoyens portent un doigt accusateur sur les autorités communales et ceux du gouvernorat qui, selon eux, ne jouent pas convenablement leur rôle quand il s’agit de protéger les populations contre les risques de maladies de toutes sortes… », indique le quotidien national dans son numéro du jeudi 06 mai 2021.
« Journée mondiale de la liberté de la presse/ La Guinée entre mauvaises notes et colère noire », barre à sa Une La Lance. L’hebdomadaire indique que la Guinée est au rouge dans le classement de Reporters Sans Frontières. Mais la Guinée ne peut-elle pas mieux faire en matière de liberté de presse ? S’interroge un docteur en droit dans les colonnes du journal. Pour celui-ci, le respect rigoureux de la liberté de la presse passe par l’application de la loi L002 aux délits de presse. « Il ne s’agirait point de prendre les exceptions qu’elle aménage pour la règle à observer au détriment du principe qui la sous tend à savoir la dépénalisation. En termes simples et clairs, il faut éviter de mettre un journaliste et ou toute personne poursuivie pour le délit commis par voie de presse en prison. C’est l’esprit de la Loi 002 », écrit le docteur Thierno Souleymane Barry. Il recommande également la formation des acteurs de médias et la poursuite du processus d’attribution de la carte de presse aux journalistes. Sur l’application de la loi L002, fait écho de l’expulsion de la HAC – où s’est déroulé l’essentiel de la célébration de la journée internationale de la Liberté de presse en Guinée – de journalistes protestant contre la détention de plus de deux mois d’Amadou Diouldé Diallo, journaliste et historien accusé d’offense au chef de l’Etat et diffamation. Ces journalistes portaient brassards et bandeau rouge autour de la tête. « C’est notre façon d’exprimer notre solidarité à l’endroit du journaliste Amadou Diouldé Diallo. S’il faut enlever les bandeaux, je préfère sortir…On dénonce une violation de la loi, on nous demande de sortir. C’est pourtant ici qu’il faut pour dénoncer la détention des journalistes. Si la HAC refuse à des journalistes d’exprimer leur opinion à l’occasion de la Journée internationale de la presse, c’est le comble. C’est vraiment regrettable », a déploré Abdoul Malick Diallo, l’un des journalistes expulsés. Quant au président de la HAC, il s’est défendu en disant : « ce n’est pas un lieu de revendications, nous avons appelé des journalistes pour leur remettre leur carte de presse.»