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Revendications syndicales : ouverture des négociations tripartites

Les négociations tripartites entre le mouvement syndical guinéen d’un côté et le gouvernement et le patronat de l’autre ont été officiellement ouvertes ce mercredi 30 mars 2022, à Conakry. La cérémonie a été ponctuée par différentes interventions, dont la teneur ne présage pas de beaucoup d’avancées dans le changement souhaité par les travailleurs.

C’est le secrétaire général de la CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée) qui prend le premier la parole. Au nom de ses pairs, Amadou Diallo met l’occasion à profit pour soumettre une plate-forme revendicative de 22 points au gouvernement et au patronat, avec beaucoup d’implications pécuniaires. Parmi ces points, une augmentation du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 440 000 à 1 760 000 GNF. Sans oublier une prime de logement à 2000 000 GNF, une prime de transport de 680 000 GNF et une allocation familiale qui passe de 2 000 à 50 000 GNF…

Dans cette plate-forme, il est également question de la prime de départ à la retraite que le de syndicat demande d’étendre de 2 à 12 mois, la diffusion de la liste des fonctionnaires rétractable six 6 mois à l’avance.

Des aspects et d’autres dont l’implication financière ne passe pas inaperçue aux yeux du patronat et du gouvernement. En tout cas, en prenant la parole au nom du « secteur privé qui emploie aussi beaucoup de travailleurs », Jacques Théa a axé son intervention sur le contexte particulièrement difficile pour les employeurs.  « Espérant que dans les revendications que vous êtes en train de faire, tiennent compte de la conjoncture et du moment très difficiles au niveau du secteur privé ». Avant d’agiter le chiffon rouge des licenciements qui découlent d’un éventuel échec des négociations.

A son tour, le ministre du budget, particulièrement concerné par ces revendications très chiffrées, a mis l’accent sur les efforts déjà consentis par le gouvernement, au profit des populations et donc des travailleurs. Dans ses propos, Moussa Cissé revient sur le contexte national et mondial. « Le monde a été bouleversé par la Covid-19 qui a considérablement impacté l’économie mondiale. Il y a aussi la crise en Ukraine aussi qui est devenue une incertitude totale pour toutes les économies », explique-t-il.

Ensuite, il revient au budget 2022 du gouvernement guinéen, avec ses 26 mille milliards de recettes estimées.  « Dans ce budget, relève-t-il, vous avez des dépenses obligatoires » dont 7 000 milliards qui vont directement aux salaires, 1 600 milliards qui sont affectés au paiement des pensions, 1 200 milliards qui constituent les charges de financement de la dette, 3 500 milliards qui vont en subvention à l’électricité de Guinée pour vous permettre d’avoir le courant.

Sur ce dernier point, Monsieur Cissé insiste qu’il s’agit « d’une subvention de l’Etat aux factures des populations… ». Et d’ajouter que « c’est l’Etat qui supporte une partie de la consommation d’énergie des populations » … Sans oublier le secteur de la santé qui reçoit au moins 404 milliards, les universités (504 milliards au moins).

Poursuivant, il informe que « quand ont fait la somme des dépenses obligatoires, sur les 26 000 milliards, il ne restera que 9000 milliards à la disposition de l’Etat pour faire face aux dépenses de sécurisation (avec le terrorisme à notre porte) ». Il invoque aussi « les dépenses d’investissement (routes, les écoles), les dépenses liées au fonctionnement des administrations et le paiement des subventions des centrales syndicales », et plus loin les mesures prise par le gouvernement concernant le prix du riz et du sucre, avec « une perte de recettes de l’ordre de 248 milliards à l’Etat ».

Au terme de cet exercice qui sonne comme une préparation des esprits au sein du mouvement syndical en face, le ministre Moussa Cissé exprime le souhait que la rencontre «ne soit pas des négociations, mais des échanges de points de vue pour qu’on trouve la médiane afin qu’on puisse d’entendre. »

Représentant le premier ministre à la cérémonie, le ministre du travail et de la fonction publique, revient aussi sur le contexte dans lequel les militaires sont arrivés au pouvoir, avant d’afficher la volonté du gouvernement de faire des efforts allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs dont les représentants syndicaux sont présentés comme des partenaires…

Des déclarations de bonnes intentions qui ne changent pas le fait qu’au au-delà des amabilités échangées, les résultats de ces négociations, premières sous la junte, seront déterminants pour la suite.

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