«Alpha Condé ne sait diriger que dans le désordre et la violation de la loi. Mais cette fois-ci il se demandera plutôt comment terminer son 2ème mandat et ne parlera plus d’un 3ème, croyez-moi ! », prévient Cellou Diallo.
Le chef de file de l’opposition a fait ces menaces ce samedi 6 octobre lors de l’assemblée hebdomadaire de son parti, l’UFDG, tenue à Commandaya. Des mises en garde qui interviennent juste au lendemain du rendez-vous manqué dans l’installation des élus locaux et la confirmation de Mohamed Lamine Bangoura comme président de la Cour Constitutionnelle.
Selon un nouveau calendrier annoncé par le ministère de l’Administration du Territoire, les élus locaux devraient être installés ce samedi 6 octobre. C’est à la surprise générale des différents états-majors de parti politique que ce chronogramme a été annulé au niveau des communes de Conakry ainsi que dans plusieurs autres de l’intérieur du pays.
Devant ce qu’il qualifie d’installation ‘’sélective’’ des élus locaux que le chef de file de l’opposition est monté au créneau pour mettre en garde le pouvoir contre ces ‘’violations’’ de la loi.
«Depuis les élections le 4 février dernier, nous n’avons pas eu droit à l’installation des élus dans les délais normaux. Nous nous attendions à ce qu’ils le soient dans la transparence, mais rien à faire… On est en train d’installer les exécutifs sélectivement sans informer les élus. Alors qu’ils ont droit d’être informés, trois jours avant. A Koba par exemple, les conseillers ont été installés ce samedi et c’est hier à 20 heures qu’on les appelés pour dire que c’est demain c’est-à-dire ce samedi. C’est de la provocation et le souci d’utiliser les mêmes pratiques pour voler et imposer les gens du RPG mais on ne se laissera pas faire», prévient le président de l’UFDG avant d’indiquer que contrairement aux dispositions de l’article 135 du code des collectivités qui indiquent que le vote pour élire les maires se fait par bulletin secret, le RPG Arc-en-ciel voudrait qu’il se fasse à main levée, une pratique que son parti n’acceptera pas. D’ailleurs, Cellou Dalein Diallo prévient qu’il ne sera plus question pour son parti de faire des concessions.
«C’est écrit noir sur blanc, dans l’article 135 du Code des collectivités que le scrutin est secret. Donc, il n’est pas question de participer à une élection d’un conseil, d’un maire ou ses adjoints à main levée. Parce que la constitution et les lois de la République sont formelles là-dessus. On a instruit à tous nos conseillers de ne pas participer à cette mascarade. Soit on respecte le contenu de l’accord signé le 08 août dans toutes ses dispositions et on organise la mise en place des exécutifs dans le respect des dispositions de la Constitution et du Code des collectivités, ou bien on laisse. Dans ce cas, on n’acceptera pas. Malheureusement, on a à faire à un chef d’Etat qui n’a jamais eu à cœur l’application de la loi », a déploré le chef de file de l’opposition.
Par ailleurs, concernant la crise à la Cour Constitutionnelle notamment la confirmation de Mohamed Lamine Doumbouya comme président de l’institution par décret et les velléités d’un troisième mandat, Cellou Dalein indique que cette décision du président Alpha Condé ne restera pas sans conséquence.
«Nous sommes en train de nous concerter avec les forces sociales, les syndicats pour constituer un front uni contre le 3ème mandat et contre toutes les dérives du pouvoir. On ne veut pas se précipiter parce que la réaction sera à la hauteur de la forfaiture. On ne se presse pas, on va calmement mais sûrement ! Et, Alpha se demandera plutôt comment terminer son 2ème mandat et ne parlera plus d’un 3ème, croyez-moi. C’est le peuple de Guinée tout entier qui va sortir pour sanctionner de la plus belle manière Alpha Condé pour cet acte», a menacé l’opposant sous les ovations de ses militants.