« Ils essaient de nous faire peur. Nous leur disons qu’il est impossible de nous faire peur… »
Programmé pour le 15 juillet 2019, le procès de Fodé Baldé, responsable de la communication digitale de l’Union des Forces républicaines (UFR) et du journaliste Mohamed Bangoura du Site Mosaiqueguinée.com a été de nouveau reporté pour le 22 juillet prochain, date à laquelle le Tribunal se prononcera sur les moyens de nullité soulevés par la défense.
Après ce nouveau report, le député Saikou Yaya Barry, Secrétaire exécutif de l’UFR, a cru devoir réagir à cette affaire. S’exprimant au micro de Guinéenews, le député fait un lien entre la poursuite engagée contre le responsable de la communication de l’UFR et le combat mené par ce parti contre le projet de nouvelle constitution engagé par le pouvoir en place.
« Il faut retenir que l’UFR est au-devant de la scène depuis que ces velléités de modifier la Constitution sont en cours. Nous estimons que c’est un coup d’Etat constitutionnel qui s’engage contre le peuple de Guinée. Nous sommes régis par des lois. Et la constitution sur laquelle le Président de la République a juré fidélité à deux reprises, il veut engager un parjure en violant cette constitution. Cela dit, nous nous sommes levés pour nous battre contre cette volonté de faire de la loi une affaire personnelle. Donc changer la constitution pour une personne. Nous sommes 12 millions de Guinéens, nous estimons que nous sommes suffisamment alertes par rapport à ce qui s’est passé dans l’histoire de notre pays. Ce passé nous empêche de revenir en arrière », a rappelé le Secrétaire exécutif de l’UFR.
Selon lui, Fodé Baldé a été convoqué et il a su les raisons de sa convocation que quand il est arrivé à la DPJ. « Et là, c’était pour « diffamation » contre le chef de l’Etat. Cela dit, la procédure a poursuivi son cours. Arrivée à la justice, ils ont été ramenés au 10 juillet pour statuer sur l’affaire. Le 9 juillet, il a obtenu une autre convocation requalifiant ce pour quoi il a été traduit en justice : « injures, diffamation, production, diffusion et mise à la disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre et la sécurité publique ou à porter atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système informatique, divulgation de fausses informations par le biais d’un système informatique et complicité commise au préjudice du professeur Alpha condé, le Président de la République de Guinée », a déploré le député.
Pour lui, rien de tout cela n’existe dans ce que Fodé Baldé a écrit. « Il a décrit son opinion face à la volonté du Président guinéen de briguer un mandat sous régional. Et je vais vous dire que son avis-là n’est condamnable nulle part. Je suis à la tête de ceux qui ont voté la loi sur la cybercriminalité. Je sais ce qui est dedans et je connais parfaitement que ça n’a rien à voir avec ses propos engagés par écrit, et qui ont été transmis dans les réseaux sociaux », a souligné M. Barry
Et de renchérir : « Cela dit, ils sont en train d’essayer de nous faire peur. Nous vous disons qu’il est impossible de nous faire peur, parce que nous allons gagner notre combat contre ces machiavels qui veulent changer la constitution. Et je rappelle que le président élu à la tête de la CEDEAO, en l’occurrence le Président Issoufou du Niger, avait très bien rappelé les accords signés entre les pays de la sous-région pour respecter leur constitution, pour favoriser l’alternance dans les pays et pour éviter que les pays ne soient gérés par des coups d’état à répétition en Afrique de l’Ouest ».
Pour le Secrétaire exécutif de l’UFR, la déclaration écrite de Fodé Baldé va dans le sens de parfaire la démocratie en Guinée. Il estime que personne ne peut condamner Fodé Baldé de dire ce qui est raisonnable. « J’en appelle à la bonne conscience des juges. C’est de notre pays qu’il s’agit, il faudrait qu’on soit droit dans tout ce que nous faisons. Et ce que le jeune homme a dit, dans les conditions normales, ne peut l’inquiéter », a conclu le député Saikou Yaya Barry.