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Renouvellement de la classe politique : Le réquisitoire de Dr Sadio Barry contre une jeunesse corrompue

Parmi les sujets qui reviennent dans le débat public pendant cette période de transition ouverte le 5 septembre 2021, jour du coup d’Etat contre Alpha Condé, il y a le « renouvellement de la classe politique ».

C’est donc tout naturellement qu’il a été abordé dans l’émission “Sans Concession” de Guineenews, ce mardi 28 février, avec son invité Dr Amadou Sadio Barry, professeur de philosophie au Canada.

Pour rappel, l’idée se rapporte au fait de voir des acteurs politiques jugés vieux remplacés par d’autres plus jeunes parce que les premiers, insinue-t-on, seraient moins vertueux en termes de gouvernance et de cohésion sociale.

Problème !

Car, remarque l’universitaire, tout porte à croire qu’en Guinée, les jeunes ne se distinguent pas par l’éthique dont on devrait faire preuve dans sa conduite au quotidien, en tout cas, dans le champs politique et quand il s’agit de la gestion de la chose publique.

Pour preuve, l’auteur du livre Essai sur la Fondation politique de la Guinée/ Rupture, préfacé par Mohamed Béavogui, désormais ancien Premier ministre de la transition, rappelle qu’avant et pendant la transition en cours, les jeunes se sont pleinement illustrés. Notamment lors du tripatouillage de la constitution par le pouvoir Condé en 2020, dont le gros du contingent était fait de cette jeunesse.

« Qui était le soutien du président Alpha Condé lors du 3ème mandat ? est-ce les vieux ou les jeunes ? », interroge-t-il.

Avant de répondre : « On restera sans citer des noms, mais c’est des amis à mois, la quarantaine, la trentaine ».

Et de donner quasiment la même réponse quand il s’agit des soutiens du CNRD, qui sont au-delà de la génération du Général Idi Amin.

Poursuivant son raisonnement, le professeur de philosophie déclare que « dans l’esprit du pouvoir politique, la génération ancienne fait un avec la nouvelle génération : esprit d’autoritarisme, conception du politique comme vecteur de la richesse sociale et économique ».

Et de pointer « la ruée des jeunes sur les décrets en Guinée, après le coup d’Etat ». Avant soutenir que « ce n’est pas une question de jeunesse, ni de génération, mais une question de responsabilité et de vision de la République ».

D’ailleurs, plus loin, soutient-il, « quand vous discutez avec des personnes comme professeur Salifou Sylla, il y a plus de responsabilité, plus de vigilance que quand c’est avec des jeunes de mon âge (36-37 ans) ». C’est en ce titre d’ailleurs qu’il est en phase avec l’ancien président, Alpha Condé qui aurait confié à des proches « que le problème de la Guinée, c’est qu’il y a une corruption de la jeunesse qui n’est pas volontariste et n’a pas de vision de développement »…

Un tableau peu reluisant qu’il déplore qu’il ait derrière cette étiquette de « renouvellement de la classe politique », une jeunesse dont le mérite n’est pas la première qualité. D’où la nécessité de poser le débat autrement, pour espérer une Guinée meilleure pour les futures générations.

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