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Réformes du secteur minier: Les conseils et confidences d’un ancien ministre des mines

Invité de l’émission sans concession ce mardi 23 novembre, l’ancien ministre des mines de la Géologie et de l’environnement, Dr Alpha Mady Soumah, plaide pour la renégociation des conventions minières. Un chantier que le pays pourrait ouvrir à la fin de la transition, étant donné le caractère sensible du sujet, particulièrement pendant cette période d’exception.

Dr d’Etat en sciences géologiques et minéralogiques et en économie minière, l’invité de Sans concession de ce mardi est un fin connaisseur des mines. Secteur dans lequel il a travaillé en tant que technicien et décideur en Guinée et ailleurs. Ce qui permet à Dr Soumah de savoir où mettre pied dans ce domaine hautement impitoyable, eu égard aux gros intérêts en jeu.

C’est ainsi que ce fervent défenseur des renégociations des conventions estime que « ce n’est pas aux autorités de la transition d’engager ce genre d’opérations ». Expliquant que «c’est techniquement compliqué, juridiquement compliqué et (…) il ne faut pas effrayer les partenaires qui sont en place ».

La mise au point faite, l’ancien ministre n’en démord pas : «… il faut être clair là-dessus, nous avons besoins de revoir nos accords », soutient-il. Avant de rappeler que « moi, j’ai commencé la révision des accords en 2003 quand je suis arrivé en Guinée. Et ça a abouti, je vous l’ai dit. Même les négociations de CBG rentraient dans ce cadre là.»

Poursuivant, l’invité de sans concession confie « qu’en 2006, avant l’arrivée du premier ministre Kouyaté, le CIRCAM (Comité interministériel de renégociation des conventions des accords miniers), c’était la même chose. C’était la suite de l’opération que j’avais entamé en 2003, c’est ce qui a continué (…)»

Cependant, concède-t-il, le CIRCAM «n’a donné aucun résultat », du fait  «des pressions derrière qui ont empêché et d’ailleurs qui ont même fait partir le premier ministre». Et d’enchainer que ces pressions étaient «non seulement des investisseurs, mais pas seulement. Il y a la pression des investisseurs, mais aussi celle des complices. Moi-même je viens de parler du début des renégociations, mais ça m’a coûté aussi mon poste. Je ne l’avais jamais dit… ». Une expérience que l’ancien ministre ne semble pas regretter, conscient que c’est ainsi que « ça se passe partout dans le monde ».

Néanmoins, insiste-t-il, «il y a un choix à faire ». Il faut juste se poser la question de savoir, « est-ce que vous voulez avoir du bon résultat pour vous, pour votre pays ? Si oui, vous n’avez pas peur d’engager des réformes », suggère-t-il. Sans oublier que «les bonnes réformes sont toujours dures, ça ne plaît pas à tout le monde parce que vous touchez aux intérêts de beaucoup de gens qui ne vont pas vous faire cadeau ».

Un exemple d’expérience dont les décideurs ont toujours besoin pour savoir comment mener les changements majeurs en mettant toutes les chances de leurs côtés.

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