Faire en sorte que les représentants de l’Union des Forces Républicaines (UFR) au sein de la nouvelle CENI (commission électorale nationale indépendante) annoncée soient au service du parti, tel est le souhait exprimé par Sidya Touré, président dudit parti, au cours de l’assemblée générale qu’il a présidée samedi 21 juillet à Matam.
Abordant la réforme de la CENI, Sidya Touré a déploré que leurs représentants n’aient pas joué leur rôle. « Nous avons eu à reformer la CENI qui est un grand problème pour nous. Parce que les gens qu’on a mis là-bas, dès fois on se demande ce qu’ils y font. On a mis un des membres de notre parti là-bas. Il nous a trahis complètement », a-t-il déploré.
Et d’ajouter : « Non seulement, on les a nommés, mais on a renouvelé leur nomination. Et après, on les a trouvés en train de travailler contre nous pour des problèmes d’argent. C’est ça la Guinée. Et ça c’est arrivé à beaucoup de partis sauf peut-être le parti au pouvoir parce que ce sont eux qui donnent l’argent. Parce que les Guinéens, beaucoup d’entre nous ne résistent pas à 200 ou 300 millions de francs guinéens ».
Faisant allusion au pouvoir en place, l’ancien Premier ministre, a insinué que quand on entretient une population dans la pauvreté, on peut la manipuler à sa guise. « C’est la raison pour laquelle on est pauvre d’ailleurs, parce que comme ça, on est manipulable. Et ceux-là ont cédé à la tentation », a-t-il ajouté parlant de leurs représentants au sein de la CENI.
Parlant de réduction du nombre de commissaires de la CENI qui va passer de 25 à 17, Sidya estime cela leur permettra désormais de mettre un peu plus de surveillance. « Et cela, dit-il, permettra aux nouveaux membres de la CENI de se consacrer aux élections. »
Choisir désormais des représentants incorruptibles, c’est le message du président de l’UFR. « Nous allons faire en sorte que lors des élections à venir, les membres que nous allons désigner au sein de la CENI soient des gens qui ne vont pas céder avec 200 millions. On va faire en sorte que ceux qu’on désigne travaillent pour notre compte ».
Parlant des dernières élections communales, le président de l’UFR dénonce les fraudes massives qui l’ont caractérisées : « Avant que nous arrivions aux élections, j’ai été averti qu’il y avait des gens qui avaient déjà des doublons en matière de bulletins de vote, en matière d’enveloppes et en matière de PV (procès verbal). Et le jour du vote, on les a vus sortir avec des procurations par dizaine de milliers. Malgré tout cela, ils n’ont pas eu la majorité ».
Pour atteindre ses objectifs, l’UFR entend procéder à la restructuration du parti afin que les nouveaux responsables soient des gens qui feront gagner le parti lors des prochaines échéances électorales.