Toutefois, se montrant légaliste, Saikou Yaya Barry a, au nom de Sidya Touré, déclaré se soumettre à la décision de la justice, même s’il a ajouté que la procédure continue.
« Ça ne veut pas dire que Sidya n’est pas propriétaire et que cela l’empêcherait de récupérer sa maison. Ça veut dire que l’administration peut exécuter en attendant que la justice ne se déclare ; ce que beaucoup n’ont pas compris. Donc, c’est une décision qui est engagée. Une partie du tribunal de première instance s’est déclarée incompétente. Nous continuons à faire appel. Et nous pensons être au niveau de la Cour suprême pour continuer la bataille judiciaire », a-t-il annoncé.
Confiant son impression, l’ancien député de la huitième législature a tout d’abord placé ceci : « Il faut reconnaître que nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Nous sommes encore en train de vivre la dictature sous Alpha Condé. Il ne faut pas le perdre de vue. Et ceux qui sont là aujourd’hui, ce sont les gens qui ont été formatés par le système Alpha, qui continuent à agir en son nom et avec ses méthodes. C’est ce qui se passe aujourd’hui. Sinon, Sidya Touré n’a rien à voir avec le Patrimoine bâti. Il a fait ses transactions avec le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat. Il a eu un terrain. Il a construit sa maison. On a envoyé tous les documents nécessaires pour prouver que ce n’est pas le Patrimoine bâti qui a construit cette maison ».
De l’entendement de Saikou Yaya Barry, le patrimoine bâti, c’est une maison que l’État a eu à hériter du système colonial. « Malheureusement, comme on le dit souvent, l’enfant qui se bat pour l’héritage de son père, c’est que c’est un vaurien. En réalité, tout ce que les Blancs ont laissé en Guinée peut être vendu, parce que c’est le domaine privé de l’État », a-t-il rappelé.
Autre chose marquante ayant déçu M. Barry dans cette affaire, c’est la démarche dans laquelle il voit le président de la transition s’inscrire. « Vous avez un président aujourd’hui qui est militaire. Et les actes qui ont été posés ont été posés par un général des Armées : Lansana Conté qui a géré notre pays pendant 24 ans. Il a signé des décrets qui ne doivent pas être remis en cause non seulement par un civil, à plus forte raison un militaire. Mais on comprend si bien que ces jeunes gens qui sont arrivés n’ont pas beaucoup de respect pour les aînés, parce qu’on le sent dans les communications qui se passent. Ils ont l’intention de souiller tout ce qui est repère, tout ce qui est valeur, tout ce qui est référentiel dans notre pays », a fustigé le Secrétaire exécutif de l’Union des forces républicaines.
Et de conclure : « Sidya Touré est une référence dans notre pays, parce que jusqu’à preuve du contraire, tout le monde parle de son passage. N’oubliez surtout pas qu’ils sont allés le chercher, en tant que Guinéen qui a servi ailleurs, pour venir travailler. Qu’est-ce qui est plus éloquent qu’on reconnaisse les valeurs et les mérites d’un homme que l’État d’ailleurs a le devoir de protéger, lui donner des demeures, lui donner des gardes du corps et même lui remettre des véhicules pour le service rendu à notre nation ?
Malheureusement, en Guinée, on a tendance à ramener tout ce qui est important, tout ce qui a de la valeur, tirer tout cela vers le bas. Ce qui est très grave. Ensuite, il faut reconnaître que ce sont les actes de Lansana Conté qu’on veut souiller. Pas autre chose. Ceux de Sékou Touré, on a récupéré et on a rendu. Ceux d’Alpha Condé, on n’en touche pas. Mais ce sont les 24 ans de Lansana Conté qui sont considérés comme un accident de l’histoire ».