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Récupération des domaines de l’Etat: mission impossible pour le prochain gouvernement ?

Ça commence mal. L’ultimatum fixé par le ministère de la Ville pour le déguerpissement de la décharge de la Minière le 10 mai n’a pas été encore respecté. Les populations concernées ne sachant où aller et à quel Saint se vouer ont d’abord déménagé dans les rues environnantes avec leur cuisine, chose inédite dans un pays civilisé, organisé et de droit.

Sans obtenir satisfaction et sans interlocuteur valable, les menacés de déguerpissement se sont transportés chez le Médiateur de la République, mais là encore, Mohamed Saïd Fofana n’a trouvé aucune solution, il s’était contenté de ménager et la chèvre et le chou, donnant raison au gouvernement et aux concernés et vus comme squatteurs et occupants illégaux.

Le statu quo n’arrange personne, à l’approche de la saison des pluies. L’Etat n’a pas les moyens nécessaires pour dédommager les populations, et celles-ci ne savent comment faire que camper dans les rues pour attirer l’attention de l’opinion.

Si le gouvernement se trouve devant un casse-tête aussi minime que ces quelques centaines de squatteurs, c’est l’héritage de l’irresponsabilité et du laxisme des gouvernances précédentes, qui ont laissé les populations s’installer anarchiquement petit à petit depuis quelques années.

Certains  prétendent être sur le site depuis le temps de Sékou Touré, il n’y a absolument rien de vrai. Toutes ces occupations anarchiques ont commencé avec la création des communes, à partir de 1993, et Jusque dans les années 2005, ce nombre de maisons n’existait pas sur le site de la décharge, c’était notre lieu de footing matinal de 1995 à 2008. Derrière les installations du radar, à l’est, le vaste terrain de plus d’une centaine de mètres était occupé par un immense champ de patate des marins qui montaient la garde du radar, il n’y avait aucune construction. Les premières maisons autorisées étaient à une centaine de mètres de tous les côtés du radar. Qu’en est-il de nos jours ?

 En contrebas de la décharge, à l’ouest, les rares maisons étaient parsemées et étaient à une cinquantaine de mètres de distance jusqu’en 2000. De nos jours, ce sont des agglomérations serrées et compactes qui se sont érigées. Les responsables des quartiers pourront donner des explications. Ils ont leur raison propre de défendre ces populations.

Voilà qui fait ressortir l’importance des chefs de quartier élus et non des parachutés par l’administration, qui ne pensent qu’à se remplir les poches avant leur destitution.

Si le gouvernement actuel a des difficultés pour résoudre ce déguerpissement des petits squatteurs, comment fera le prochain gouvernement, dont la mission principale sera de s’attaquer à des gros squatteurs, qui se seront prémunis de tous les documents attestant que leur domaine est en toute légalité possible ? En tout cas, le médiateur a semblé donner sa langue au chat.

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