»Les gouvernements américains, par exemple, vendent tous les jours des biens. Mais même pas le fait d’être un commis de l’Etat, le fait d’être de la famille d’un commis de l’Etat, vous ne pouvez pas soumissionner. C’est-à-dire, il faut que l’on comprenne que si nous continuons avec cette tendance-là, un jour un président de la République va nous présenter un titre foncier… »
Le dossier de récupération du patrimoine bâti public en général, et le cas des domaines occupés par Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré continue d’alimenter les débats en Guinée. Invité ce jeudi 17 février dans l’émission les ‘’GG’’ de nos confrères de la radio Espace, Dr Faya Milimono estime qu’il ne s’agit nullement d’une ‘’chasse aux sorcières’’.
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« Ce que nous souhaitons, c’est qu’on ne fasse pas de règlement de compte. C’est ce qu’on est en train d’observer et nous regardons avec un esprit critique. Dès qu’il y aura une situation de règlement de compte, nous allons attirer l’attention pour dire attention ! Nous voulons bien qu’on moralise, mais on ne peut pas moraliser en réglant des comptes. Je crois qu’on tomberait dans autre chose. Mais ce qui est en train de se passer par rapport à l’achat des domaines publics, j’ai vécu dans des pays où ces sujets constituent des questions très sérieuses. Les gouvernements américains, par exemple, vendent tous les jours des biens. Mais même pas le fait d’être un commis de l’Etat, le fait d’être de la famille d’un commis de l’Etat, vous ne pouvez pas soumissionner. C’est-à-dire, il faut que l’on comprenne que si nous continuons avec cette tendance-là, un jour un président de la République va nous présenter un titre foncier… Ça, il faut le dire. Si ce n’est pas dit dans nos lois guinéennes, il faut le dire et il faut traduire cela dans nos langues pour que chacun comprenne que lorsque vous venez au gouvernement, vous êtes là pour servir la nation, pas pour se servir. Et ce que nous avons constaté, c’est que les gens sont là beaucoup plus pour se servir que de servir. Alors, il faut qu’on fasse très attention avec cela et que les gens ne prennent pas cela comme un jeu politique. On est en train de faire une chasse aux sorcières, non et non ! Il faut qu’on se calme et qu’on attende, qu’on éclaircisse bien les choses pour que demain, celui qui va venir le comprenne. Parce que c’est en Guinée qu’on écoute souvent dans les radios, à la télé, le président a donné un pont, une école, … il ne donne pas, il dote », a-t-il martelé.
Pour ce qui est des documents que ces anciens Premiers ministres brandissent, le leader du Bloc Libéral (BL) s’interroge : « il peut y avoir un décret leur attribuant ces domaines, mais dans la procédure, il y a un autre décret qui devrait précéder celui qui attribut. C’est le décret de déclassification. Est-ce que ce décret existe-t-il ? Si ce décret existe, peut-être qu’on peut dire que la morale n’existe pas en Guinée, on peut revenir là-dessus. Mais, si ce décret n’existe pas, je suis désolé, ces domaines ne pourront pas leur revenir. »