Une trentaine de familles ont pu passer au travers de l’opération de récupération du patrimoine bâti et non bâti de l’État. Ce rétropédalage du gouvernement est perçu comme une politique de deux poids deux mesures par les partisans des deux anciens Premiers ministres, Cellou et Sidya. Contraints de déménager à la cloche du bois, après avoir perdu la première manche du bras de fer judiciaire qui les oppose au patrimoine bâti public.
L’expulsion sans ménagement de deux mastodontes du landerneau politique de leurs résidences respectives ce lundi, au visa du verdict du juge des référés du TPI de Dixinn, vient de mettre fin à la trêve tacite entre la junte militaire et la classe politique. C’est le moins qu’on puisse écrire, face à l’embrasement de certaines artères de la capitale, depuis la nuit dernière, par des meutes de militants, fortement acquis à la cause de leurs leaders. C’est comme si l’appel au calme lancé par Cellou et Sidya, qui ont obéi au verdict de la justice, en libérant leurs résidences, est tombé dans des oreilles de sourds. Ces leaders qui ne s’avouent pas encore vaincus, comptent interjeter appel.
Le fait d’avoir épargné in fine les familles des anciens barons du régime de Sékou Touré, met de l’eau au moulin des contempteurs de la junte.
A l’allure où va le train, ceux-ci seraient en droit de penser que les personnes ciblées par cette opération de récupération des biens de l’État ne seraient pas logées à la même enseigne. Allant jusqu’à relever le caractère insidieux de la démarche du CNRD. Ces gens s’interrogent sur ce qui aurait motivé ce statut dérogatoire en faveur de ces familles. Ils craignent même que cette mesure d’expulsion ne soit le signe manifeste d’un mépris de la junte à l’endroit de ces deux personnalités. Que certains membres du CNRD ne verraient simplement pas en peinture.
Certains esprits acrimonieux, qui commencent à désespérer de la junte, se demandent si l’un ou l’autre de ces deux personnalités aura la chance de prendre ses quartiers sous les ors du palais Sékhoutouréa, une fois élu président.
On le voit, avec le verdict en référé prononcé ce lundi par le TPI de Dixinn, en défaveur de ces deux leaders, l’opinion se perd en conjectures.