Les facteurs qui peuvent entraver cette présidentielle sont connus : Ebola est en train de sévir, le nombre de morts est en hausse et les contaminés identifiés et non identifiés qui ne sont pas tous cerclés se sont dispersés dans la nature pour démultiplier exponentiellement le virus tous azimuts dans le plus grand pays producteur d’oppositions politiques et de conflits armés depuis l’indépendance. Le plus grand déploiement de Casques bleus de l’ONU pour le maintien de la paix sans aucun résultat depuis une vingtaine d’années en dit long sur la situation en RDC.
L’élection de novembre prochain est pleine d’incertitudes par le fait de l’invalidation de certaines candidatures dont les militants vont écumer la rue, facteur propice pour l’expansion d’Ebola. Le cessez-le-feu demandé dans les zones de conflits pour permettre le déploiement des médecins n’est pas entendu. La période d’incubation du virus maudit étant de 21 jours, d’ici à la date des premières campagnes électorales, rien ne dit que la maladie soit sous contrôle pour aller sereinement au scrutin, bien au contraire. Joseph Kabila n’a pas dit adieu à ses pairs, lors de la clôture du sommet de la SADEC, mais au-revoir.
En attendant, ça ferraille dur sur les validités des candidatures. Six sur 23 sont mis hors compétition pour diverses raisons : Jean-Pierre Bemba, le plus en vue, traine deux boulets. Puisque s’il n’a pas été épinglé pour le premier, il lui reste un second. Subornation de témoins est un délit qui peut éliminer un candidat. Le second candidat sérieux, Moïse Katumbi est éliminé pour double nationalité.
Les manifestations des militants des leaders éliminés sont à attendre et à évaluer. La chance semble sourire au fils de Etienne Tshisekedi. L’opposition, pour gagner ne doit présenter qu’un candidat unique, puisque le scrutin n’est qu’à un seul tour. Mais Félix Tshiskedi a fait une déclaration disant qu’au lieu de lutter pour la validation des candidatures, il faudrait s’unir d’abord pour lutter pour la transparence. Sa logique à lui est à lui seul. Il faut s’attendre à ce que l’équipe du candidat du Pouvoir exploite ce patatras verbal pour semer la zizanie dans les rangs de l’opposition.
Avec tous les facteurs conjugués : recrudescence des conflits armés et expansion de Ebola qui non seulement ne sera pas maîtrisé d’ici novembre, mais risque de se démultiplier exponentiellement jusqu’à Kinshasa. Dans ces conditions, il est peu probable de voir Joseph Kabila sortir du jeu dans le « temps règlementaire », il y aura encore prolongation, à moins d’aller vaille que vaille à cette élection.