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Qui est derrière la fraude dans la pêcherie qui a tourné à la panique à Coyah ?

Qui a dérouté toute la flotte de bateaux de pêche chinois sur le port de Kassonyah ? Si la question se pose, c’est que l’auteur doit être quelqu’un de très puissant et intouchable dans ce pays…

La capitale guinéenne s’est réveillée en sursaut et dans la frayeur sur une fausse rumeur d’attaque de rebelles causée par la présence insolite d’une flotte de plusieurs bateaux étranges dans les eaux de Coyah, ce jeudi 25 octobre 2018.

 Coyah est à une cinquantaine de kilomètres de Conakry sur la route de Pamelap, le couloir frontalier par lequel la Guinée a été attaquée par des rebelles venant de la Sierra Léone, dans les années 2000, sur tout le long de la frontière des deux pays. Il faut dire que tous les ingrédients étaient réunis pour faire peur aux populations de Coyah. Chat échaudé craint l’eau froide.

En effet, la mémoire collective des Guinéens venait juste d’être ravivée par l’Association des parents et victimes du Camp Boiro. Le Camp Boiro, faut-il le rappeler, fut la suite et la conséquence de l’agression impérialo-portugaise du 22 novembre 1970. Les Portugais y avaient délivré leurs prisonniers ; les Guinéens qui les avaient aidé avaient pris leur place et y avaient péri atrocement avec d’autres Guinéens innocents…

Etrange coïncidence, cette Association venait de visiter les charniers  situés au pied du mont Kakoulima, dans la même préfecture de Coyah. Il va s’en dire que tous les mauvais souvenirs des populations étaient ravivés/Et comme si cela ne suffisait pas, voilà des bateaux étranges dans leurs eaux pour rappeler les bateaux portugais du 22  Novembre 1970…

Les souvenirs de l’agression du 22 Novembre mis sur les souvenirs des attaques des rebelles de 2001, en plus de la « balle » qui a fait très peur au pare-brise de Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition guinéenne, les Coyakas ont pris peur et l’ont communiquée aux Conakrykas. La folle rumeur a provoqué la panique. Un barrage a été vite érigé à l’entrée de Kaloum avec fouille jusque tard dans la matinée pour une paralysie générale, alors que l’information a été vite remontée….

Les dessous de cette affaire

Le ministre de la Pêche a lâché quelques mots qui édifient : « la décision d’interdiction de la pêche artisanale aux étrangers a été prise quand les bateaux chinois étaient aux larges. Ces bateaux devaient accoster au ‘’Petit Bateau’’ et, certainement leurs contenus confisqués. Pour ne pas perdre toute la capture, des audacieux ont osé faire dérouter ces bateaux sur le débarcadère de Kassonyah pour vider leur contenu. Seulement, ces bateaux ont fait plus de publicité que prévue pour faire tomber le rideau sur la magouille mal dissimulée. De là, une grande question se pose : qui a osé un tel acte ?

Quelle que soit la personne ou le groupe de personnes, il est évident que dans la filière de la pêche, il y en a de très puissants, qui sont au-dessus de la loi, pour qu’ils puissent convaincre les Chinois à se soustraire à l’injonction du gouvernement. La filière de la pêche, on le savait, ne fait rien dans le sens de la politique de Alpha Condé. La preuve, il n’a même pas gagné à Kaloum. Saura-t-il tirer les conclusions tout seul ?

Et puis, le poisson frais n’est vendu sur le marché local que quand il a subi de sérieuses avaries, sur le point limite de la corruption. Les vendeuses les fument et les sèchent pour farder la marchandise. Le bon poisson est pour l’exportation. Mais un poisson en voie de corruption puis séché et fumé est encore consommable, sans danger pour la santé ?

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