Balla Cissoko alias POREL est cet ex- chanteur du Dirou Band, l’orchestre fédéral de Kindia et qui a évolué au chant et aux cotés de feu petit Sény et de l’actuel colonel M’mah Sylla des Amazones de Guinée.
Balla Cissoko ‘’Porel’’ est né à Kindia (Sarakoléah) en 1956, fils de feu El hadj Kissa et de feue M’Mah Camara. Il est marié à une femme et père de 6 enfants dont 3 filles et 3 garçons.
Il fit ses études primaires au camp Kèmè Bourema de Kindia, le collège et le lycée à Tafory (CER 8 novembre).
En 1976, après un échec au bac, Balla Cissoko ‘’Porel’’ découragé, a opté pour l’aventure qui le conduira en Côte d’Ivoire chez son oncle, durant une année pendant laquelle, il ne trouvera pas d’issue.
Retour au bercail, ce futur chanteur, s’est encore recyclé au CER 2 octobre, pour enfin décroché le bac et être orienté à la Faculté Agronomique de Sonfonia de l’époque.
Il y passera 3 années au 1er degré qu’il ne franchira pas afin d’accéder au second degré. C’est ainsi qu’il stoppera là ses études, et bénéficia du grade d’Aide Ingénieur Agronome.
Fonctionnaire de l’Etat, il ne l’a pas été et très tôt, c’est après ce tortueux chemin parcouru, qu’il s’est lancé dans l’entreprenariat et précisément dans les Bâtiments et Travaux Publics (BTP).
Il dirige depuis 1988 sa propre Entreprise dénommée ‘’ Balla Cissoko et compagnie’’. Il obtiendra son agreement en 1988 au temps dit-il, du ministre Bana Sidibé.
De nos jours, Balla Cissoko alias Porel, ex-chanteur du Dirou Band de Kindia, continue d’exercer en dehors de son grade d’Aide Ingénieur Agronome dans l’entreprenariat.
Actuellement chanteur au sein du 22 Band version ‘’Conakry’’, rencontré à son domicile sis au quartier Bonfi marché dans la commune de Matam, le chanteur basse côtier s’est livré aux questions de votre site électronique Guinéenews.
Lisez l’interview
Guineenews : Agronome de profession, comment aviez-vous virer de la daba ou de la charrue vers le chant ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : Je suis venu à la musique grâce au fils de Maitre Gadirou qui fut le fondateur de l’orchestre Dirou Band de Kindia. Foxy’s alias sérieux, nous avions fait tout le cycle primaire et secondaire ensemble. C’est un excellent guitariste que nous avions un moment surnommé le ‘’Georges Benson Africain’’.
Il jouait à la guitare et je me suis intéressé au chant. Tout au début, je fus recruté par le gouverneur Mankona Kouyaté au sein de l’orchestre minime de Kindia.
Guineenews : Au lieu de la guitare, ou un autre instrument de la section vent, qu’est-ce qui vous a amené vers le chant ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : j’avoue que c’est cet ami qui m’a mis dans cette disposition au niveau du chant. Il a constaté que j’avais une belle voix et à chaque occasion, je chantais avec lui.
Guineenews : de votre parcours de musicien, vous aviez partagé le micro au sein du Dirou Band de Kindia avec deux grandes icônes de la chanson guinéenne, notamment feu Petit Seny et M’Mah Sylla des Amazones de Guinée. Parlez-nous de vos compositions musicales de l’époque ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : Il y en a pleins et je peux citer, ‘’les 3 grands du tiers-monde,’’ l’homme du peuple, ‘’ ‘’Mari fakha’’ en duo avec M’Mah Sylla et tant d’autres qui passent sur les ondes de plusieurs radios de la place.
Guineenews : votre parcours musical intimement lié au Dirou Band de Kindia, un festival de 1973 à votre actif et plusieurs autres quinzaines artistiques. Pouvez-vous nous relater un bon et un autre mauvais souvenir qui vous restent être des cachets indélébiles ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : Dans les années 1970, nous avions effectué une tournée d’un mois en Sierra Leone. Cette visite a été organisée par un fan de l’orchestre du Dirou Band. Toutes les régions de ce pays ont été visitées par l’orchestre et j’étais au chant. De Kamakouyé à d’autres villes, je suis encore fier d’avoir effectué cette brillante tournée et d’avoir appartenu à cet ensemble orchestral.
J’interprétais en ce moment toutes les variétés qu’elles soient africaines et d’autres continents de tous genres.
Mon plus mauvais souvenir, est ce que je suis en train de vivre, cette douloureuse traversée, sous ce pont où le bébé et l’eau de bain ont été jetés au même moment.
Aujourd’hui, je suis très déçu qu’il n’y ait plus de censure au niveau des compositions musicales. Cela se passe en plus, au vu et au su de tout ce monde de la culture.
Il n’y a pas eu de continuité dans l’exploitation de notre riche folklore. J’en souffre aujourd’hui quand j’écoute nombreux musiciens guinéens. Ce sont de mauvais souvenirs.
Guineenews : peut-on savoir aujourd’hui quelles sont vos sources de revenus ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : actuellement, je vis grâce à Dieu par les prestations de mon entreprise. Il ne faut pas être égoïste et non reconnaissant, mes prestations musicales me rapportent tant bien que mal.
Guineenews : pourtant vous jouez avec le 22 Band version Conakry. Pendant que vous aviez aussi appartenu au Dirou Band de Kindia, formation orchestrale avec laquelle vous aviez enregistré. Etes-vous affilié au BGDA ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : oui, il faut dire que je ne me suis pas intéressé. Et tout récemment par le biais de Sékou Conté Wastério chef d’orchestre du groupe standard de feu Petit Condé. Je suis en train de revoir la copie de cette planche qui nourrit quelque part les artistes et c’est d’ailleurs un droit.
Guineenews : par rapport à l’assurance BGDA/ NSIA Banques, vous n’avez pas souscrit à cette assurance maladie ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : oui je ne le savais pas et on m’a fait voir et lire tout ce qui concerne ce contrat d’assurance. Il est nécessaire pour les artistes de souscrire à ce type de contrat et c’est avantageux.
Guineenews : quel est votre regard sur la musique guinéenne ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : je pense que la musique guinéenne n’est plus celle que nous avions connue avant. Les temps diffèrent et soyons sérieux afin de garder notre identité culturelle. A travers les rythmes et danses, notre pays est très riche. Nous sommes en train de dévier et pour moi la musique guinéenne est en régression.
Guineenews : ancien musicien, avez-vous des relations avec le ministère de tutelle, dirigé aujourd’hui par un artiste ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : pratiquement, je n’ai pas d’attache à ce niveau Je pense que tout le monde a lâché et je ne m’intéresse pas du tout, néanmoins je compte revenir bientôt pour me replonger dans ce monde qui est le mien et bien que l’entreprenariat a pris le dessus.
Guineenews : sur le plan musical, quelles sont vos perspectives ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : une très belle question. Nous avions joué dans un réceptif très connu et un certain mécène, appréciant ma voix s’est engagé à me produire. J’ai à mon actif 4 titres déjà prêts et je suis persuadé de fournir 10 titres très bientôt car, je suis présentement en pleine répétition.
Guineenews : pressé de vous rencontrer, certainement nous avions dû omettre des sujets qui vous intéresse. Peut-on en savoir de plus ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : je vous dirais qu’une seule situation me préoccupe. Nous avions œuvré pour l’essor de la culture guinéenne. Nous avions joué pour la ‘’Révolution’’ sans pour autant en retour, demander quoi que ce soit. La plupart de ces anciennes gloires de la musique sont parties dans la misère. Alors, il faut que les autorités gardent l’œil sur ces anciens, qui sont encore vivants et les faire profiter du fruit de leur travail. C’est malheureux quand on rencontre quelques-uns aujourd’hui et qui tirent le diable par la queue. Les anciens musiciens ne se limitent seulement pas à ceux de la capitale. Nos fédérations ont beaucoup contribué au développement et à la vulgarisation de la musique guinéenne. Il faut que l’on corrige cette pitoyable situation qui s’abat sur le toit de nombreuses familles d’anciens musiciens.
Guineenews : pourtant un effort a été fourni ces derniers temps par les autorités, en octroyant et cela mensuellement un montant de 5.000.000 GNF à quelques anciennes gloires du secteur des arts, de la culture et des sports. Figurez-vous sur cette liste ?
Balla Cissoko ‘’Porel’’ : c’est ce que je vous disais tout de suite, ils se sont réunis en petit clan et se partagent cet argent. Il y en a parmi eux qui méritent cette reconnaissance et d’autres, qui n’ont pas droit à cette récompense, face à quelques oubliés. Il faut rectifier ce tir.
Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guineenews.