Il se nomme Ibrahima Bah alias ‘’Prince’’, musicien guitariste. Né le 3 juillet 1955 à Conakry à l’hôpital Ignace Deen, Ibrahima Bah est le fils de feu Elhadj Alpha et de feue Hadja Diaraye Bah. Marié, il est père de 4 enfants dont 2 filles et 2 garçons. Il a passé ses études primaires à l’école de la mission, le collège et le lycée au « 14 mai et au 2 octobre ».
Son père militaire de profession, allant d’une affectation à une autre, a fini par rejoindre Dubréka, puis Conakry. Où ‘’Prince’’ va fréquenter le lycée de Bonfi, en 13ème année, d’alors. Plus tard, il bénéficiera d’une bourse d’étude universitaire à la Havane (Cuba), option ‘’Relations diplomatiques et internationales’’ de 1986 à 1993.
Ayant bénéficié d’assez de stages, Ibrahima Bah ‘’Prince’’ fut aussi collaborateur-chercheur dans des universités latino-américaines, notamment au centre d’études de l’Afrique, de l’Asie et du Moyen Orient de Cuba, puis à l’Académie des sciences pénales du Mexique.
Auparavant en Guinée, il occupera tout d’abord les fonctions d’enseignant, avant d’être orienté au Ministère des Affaires Etrangères, au bureau de presse. C’est là qu’il bénéficiera de sa bourse d’études, ce qui interrompra sa carrière musicale. De retour au pays, il réintégrera encore le Ministère des Affaires étrangères, où il a gravi tous les échelons, pour après bénéficié d’un décret présidentiel, le nommant Directeur général du protocole du dit département, jusqu’à sa retraite en 2022 au rang d’ambassadeur.
Il faut signaler aussi qu’Ibrahima Bah ‘’Prince’’ sera nommé par décret présidentiel le 8 janvier 2015, officier de l’ordre national du mérite de la République Française.
Rencontré à son domicile sis à Tombolia dans la commune de Matoto, le musicien-diplomate s’est livré aux questions de votre site électronique Guineenews.
Dans cette interview, l’artiste parle de sa venue à la musique, son parcours, son intégration au sein de l’orchestre Kaloum star, sa séparation d’avec cet orchestre et jusqu’à la création de l’orchestre dénommée CAT1 mélodie, qui deviendra plus tard l’Atlantique mélodie.
Bénéficiaire d’une bourse d’études en Relations internationales à la Havane, Ibrahima Bah nous explique comment ce pont a été coupé entre lui et la musique au profit de sa profession.
Des saines émulations qui ont entretenu les relations entre les jeunes formations de la capitale, au contenu maigre de la discographie de l’Atlantique mélodie en son temps, Ibrahima Bah ‘’Prince’’ nous dévoile, les sources d’inspirations d’alors de l’Atlantique mélodie et raconte ses beaux et mauvais souvenirs.
Il explique dans cet entretien, le pourquoi de sa réticence pour sa contribution au niveau de la jeune génération de musiciens. Très critique, il dénonce la part des politiques dans la gestion des jeunes pour la pratique de la musique. Ibrahima Bah ‘’Prince’’ nous parle de son affiliation au BGDA, ses sources de revenus, son réel penchant pour sa profession au détriment de la musique.
Parlant des anciennes gloires, il dénonce dit-il l’injustice qui a ceinturé la répartition de la manne financière de 5.000.000 FG mensuel, octroyée à ces anciennes gloires. Il donne enfin son point de vue sur ces quelques étapes qui entourent la vie.
Lisez !
Guineenews : Notre site électronique vous rencontre aujourd’hui pour parler de musique et qu’à cela ne tienne d’élargir la connaissance. Comment êtes-vous venu à la musique et décrivez-nous votre parcours ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Très tôt à l’enfance, il y a des chansons qui m’attirait et surtout la célèbre chanson ‘’N’na Fatoumata’’ du Bembeya jazz national. Ma marâtre s’appelle Fatoumata et du coup à l’enfance, j’ai cru que c’est d’elle qu’on parlait.
Au 2 octobre, on n’avait qu’un petit groupe de mélomanes qui ne cessait de taper sur les tables-bancs à chaque occasion opportune occasion. Sans aucun instrument, on mimait les chansons et imitait les instruments de musique de tous les genres.
Tout a réellement démarré à Dubréka, quand mon Papa s’y fit affecter. J’ai profité de mes amis qui étaient au lycée et qui appartenaient au ‘’Sumba jazz’’ de Dubréka. Ils m’ont laissé la main et c’est de cette façon que j’ai commencé à tricoter.
Guineenews : aviez-vous eu une idole dans l’apprentissage de la guitare ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Pratiquement ça ne vient pas comme cela. Qu’est ce qui peut venir en premier lieu, c’est l’amour de la chose et la passion. Moi j’aimais bien les styles étrangers, les frappes et autres. J’écoutais beaucoup les morceaux zaïrois et particulièrement, ce qui a fait que j’ai beaucoup aimé le Kaloum star qui utilisait ce style. J’ai plus tard eu ma propre guitare à la maison sans l’opposition de mon père. Quand mon père fut affecté au camp militaire Alpha Yaya Diallo, nous avions formé un petit groupe, un noyau de musiciens dont j’étais le chef d’orchestre. Un moment nous avions été présentés au CUM (Comité d’Unité Militaire) qui sortit des anciens instruments du magasin. Nous répétions en ce moment dans ma chambre avec des guitares acoustiques.
Progressivement le groupe a fait aussi la connaissance de feu Maître Mamadou Aliou Barry qui fréquentait une famille au camp. J’ai commencé à fréquenter Conakry 1 par le canal d’un jeune qui est décédé et qui est un cousin à El hadj MC du Kaloum star. Ces musiciens du Kaloum star répétaient dans un coin au Buffet de la gare. Donc à Conakry 1, j’y allais de temps en temps et j’ai été coopté par un ami du nom de feu Békaye pour former une seconde formation en ville.
C’est Békaye qui a facilité mon contact avec feu Maître Barry avec des éloges à l’appui, comme étant un bon guitariste, qui avait le même style que l’accompagnateur titulaire du Kaloum star du nom de Camara ‘’Smokey’’ (petit frère du soliste MC).
L’essai fut concluant et je devins du coup le second accompagnateur de l’orchestre Kaloum star de Conakry 1.
Ma vraie titularisation au sein du Kaloum star a été occasionnée lors du départ de Smokey pour des raisons de service à l’intérieur du pays. Et mon premier véritable spectacle fut réalisé à N’Zérékoré en tant qu’accompagnateur titulaire. J’ai évolué avec le Kaloum star de 1976 jusqu’à la scission, puisqu’on s’était séparés après.
Guineenews : dites-nous comment s’est constitué l’orchestre ‘’Atlantique mélodie’’ ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Très jeune déjà dans le Kaloum star, et vu la ‘’Révolution musicale’’ des Sofas de camayenne à l’ossature composée de jeunes, j’ai procédé à la demande du chef d’orchestre feu Maître Barry, au recrutement de plusieurs jeunes musiciens, notamment Patrick Faber à la basse, feu Malick ‘’Mosesky’’, feu Sékou ‘’Verel’ ’Sylla, tous deux au chant. Donc il y avait un mixage de génération au sein du Kaloum star et ce que nos aînés n’appréciaient pas beaucoup. Alors au fur et à mesure que les Sofas faisaient du bruit en Banlieue, on n’avait presque pas de clients au Buffet de la gare, ce qui nous irritait aussi à Kaloum. C’est ainsi que par le truchement d’Hadja Mariama Sera Diallo, à l’époque membre du Comité d’Arrondissement des Travailleurs du 1er Arrondissement, nous avions obtenu des instruments de musique. A savoir, qu’elle avait hypothéqué son or pour acquérir ses instruments et avoir une seconde formation à Conakry 1.
Ce fut une rude bataille puisque les anciens étaient contre cette variante de doublure. Finalement, l’orchestre fut créé, sauf que feu Sékou ‘’Verel’’ n’avait pas rejoint et nous avions continué nos répétitions à la Bourse de travail. Quand j’ai eu vent de l’existence d’un petit groupe de musiciens évoluant à la SIG Madina, c’est ainsi que Sékouba Kandia Kouyaté, Kaabi Kouyaté, feu Petit Condé et autres ont rejoint le groupe. Ainsi nait l’orchestre CAT 1 mélodie du Comité d’Arrondissement des Travailleurs du 1er Arrondissement.
Après le CAT 1 mélodie, vint le 3 avril 1984 qui prôna la création des initiatives privées. Nous avions donc assisté au départ de plusieurs artistes du CAT 1 mélodie, vers le vedettariat. C’est lors de cette période, que Sékouba Kandia Kouyaté et plusieurs autres musiciens avaient pris la tangente vers l’option solo, pendant que d’autres musiciens se sont fait récupérer par des formations orchestrales, qui bénéficiaient des contrats de prestations à l’étranger. Il y a eu un démembrement qui verra l’arrivée d’autres nouveaux artistes tels Lamine Dioubaté, feu Ousmane Danfodio, Dambakaté, feu Gabar entres autres. Il fallait donc relever le défi et tenir bon face à ce nouveau vent qui soufflait dans le pays et ce qui fut fait.
Cette version aussi s’était disloquée. Affecté au Ministère des Affaires Étrangères au Bureau de presse et de l’information, j’avais déjà l’objectif d’aller étudier. Je n’ai pas trop forcé et j’ai compris aussi qu’il y a des forces qui démobilisaient mon orchestre. Il y a eu la troisième version de l’Atlantique Mélodie et cette dernière était composée de feu Pivot, Pancho son jeune frère et de plusieurs autres musiciens recrutés en ce temps.
C’est à cette période, que j’ai cédé la première bourse pour la Russie à Patrick Faber (bassiste) pour les études de droit. L’année d’après, j’ai obtenu ma bourse d’études pour Cuba. Mais avant d’aller pour cette bourse, j’avais passé les rênes de l’orchestre à feu Pivot avec en plus un répertoire bien ficelé. Voilà en retracer mon parcours lié à l’Atlantique Mélodie dans ses 3 versions.
Guineenews : à vos dires, c’est cette bourse d’études qui vous a éloigné de votre passion qu’est la musique ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : M’éloigner ? C’est peu dire et plutôt disons que cette passion des études a complètement coupé le pont entre moi et ce monde.
Guineenews : plusieurs jeunes formations ont évolué dans la capitale, notamment les Sofas de camayenne, le Syli authentique et tant d’autres formations. Pouvez-vous nous dire quelle place occupait l’Atlantique mélodie parmi toutes ces formations ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : A mon avis l’Atlantique mélodie était la continuité de la Révolution musicale déclenchée par les Sofas de Camayenne.
Il faut oser le dire, que le Camayenne Sofas a marqué une transition musicale formidable après le Kaloum star. Il n’y avait pas de contradictions et tous ces musiciens étaient des amis et l’on se fréquentait à tout moment dans nos différents lieux de prestations. En fin de compte, j’avais pu ramener plusieurs musiciens au sein de l’Atlantique mélodie. Et nous avions occupé une place non moins importante dans l’arène de la musique guinéenne dans la capitale.
Guineenews : peut-on savoir le contenu de la discographie de l’Atlantique Mélodie ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : En ma compagnie, je ne retiens qu’un seul enregistrement avant que je ne parte pour mes études à Cuba. C’est dans cet enregistrement que vous retrouvez ‘’Fonikéya’’ ‘’Super lannaya’’ et autres titres de la Basse côte.
Guineenews : quelles étaient les sources d’inspiration de l’Atlantique Mélodie ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Nos sources d’inspirations, c’est le folklore national riche et varié. Personnellement, je m’inspirais beaucoup du balafon traditionnel. Pas trop accro à la musique mandingue, mais le contact avec El hadj MC et son jeune frère a ouvert mes horizons en matière de musique. Et puis nous avions effectué de nombreuses sorties avec le Kaloum star dans la sous-région et même en compagnie de DO ALBERT après la sortie de son album ‘’MOYA’’.
Guineenews : Vous avez certainement dans le parcours de beaux et mauvais souvenirs. Racontez-nous vos souvenirs ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Mes plus beaux souvenirs resteront nos animations à Sékhoutouréya et aux cases Bellevue, ainsi que notre visite à Bissau en compagnie du feu Président Ahmed Sékou Touré.
La plupart du temps de nos animations à Sékhoutouréya, Patrick Faber et moi venions très tôt le plus souvent. Et avant les animations, le Président descendait de ses escaliers pour venir voir les installations et nous trouvait toujours là. C’est ainsi qu’il nous a fait la remarque un jour, et il nous a encouragé à mieux travailler. Ces jours me reviennent encore.
Des mauvais souvenirs existent toujours dans le parcours. Peut-être que ce sont nos contradictions internes en ville au sein du Kaloum star. Cette scission restera toujours gravée dans ma mémoire, bien que je m’étais toujours ressaisi face aux violentes réactions de nos doyens qui fâchent. J’ai eu un profond respect pour mon Maître feu Mamadou Aliou Barry.
Il y a aussi le régulier débauchage de mes artistes. Ma pépinière avait servi beaucoup de formations musicales. J’ai trouvé cela injuste qu’à chaque fois j’avançais, on m’amputait volontairement d’un membre. Soyez néanmoins rassuré que j’ai tout pardonné.
Guineenews : Vu votre passé et disons votre expérience dans le domaine de la musique, quelle contribution pouvez-vous apportez à la jeune génération de musiciens ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : A vrai dire, je dirais peu de choses car le constat est dévastateur. Le milieu musical en ce moment est dominé par les NTIC qui ont provoqué de très graves blessures à la musique guinéenne. On a encouragé l’évolution de cette méthode NTIC. Avec un synthétiseur, tu peux produire le rythme, mettre ta voix et puis c’est parti. Moi je n’adhère pas à cette évolution et bien que je ne sois pas contre elle aussi. Le monde est là, les relations culturelles internationales ont évolué et les NTIC ont favorisé beaucoup de choses et plein de choses vont changer. Mais ce qu’on n’a pas réussi à maintenir par la faute de la nouvelle génération, par la faute des politiques, c’est que le 3 avril 1984, on n’a fait croire que tout ce qui a été fait avant est nul. C’est comme un gros camion chargé d’arts, de culture, de sport, de tout ce qui est bien, négocie mal un virage et tout est tombé dans le ravin.
Guineenews : Ce qui dénote que vous n’avez aucun autre moyen de relever le défi ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Qu’est-ce que j’ai à contribuer pendant que nous n’avons pas le même chemin à emprunter et je vois pas un effort poussé de recherches alors que ce pays-là est riche de rythmes et de tout ce que vous saviez. Je dis bien que ce n’est pas la faute des jeunes on les a laissé faire. Écoutez la musique sénégalaise, il est évident que l’originalité, le »mbalax » se ressent quel que soit le métissage. Il faut donc sensibiliser, il faut que l’Etat s’en mêle, procéder à des filtres en plus obliger les jeunes de puiser dans le terroir. Il y a les politiques culturelles, il faut orienter les jeunes, leur montrer qu’il y a des repères dans l’histoire culturelle de la Guinée.
Guineenews : Nul doute vous êtes une personne ressource et si l’Institut Supérieur des Arts Mory Kanté de Guinée vous faisait appel et qu’en diriez-vous ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Je répondrais à l’appel. Le problème ici, peut-être il aura fallu créer à part, un Ministère de la gestion des Ressources Humaines en Guinée. Les ressources humaines sont mal gérées en Guinée. Les guinéens sont intelligents, talentueux dans tous les domaines. Rien ne m’empêchera de répondre aux sollicitations de cet institut et à condition que cela soit bien rémunéré. Nous avions passé tout le temps à jouer pour l’honneur au temps de la Révolution et l’on ne nous reconnait même pas.
Guineenews : Etes-vous affilié au BGDA ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Oui je suis affilié au BGDA et je récupère toujours ce qu’on me tend. Au début quand je suis revenu de la Havane, je pensais que c’était un compte en Banque. Et on m’a dit d’aller me mettre à jour et la première fois que je suis parti chercher de l’argent, j’avais perçu 115.000 FG. Du retour à la maison, ma femme m’a dit que j’ai caché le reste de l’argent (rires).
Guineenews : Aujourd’hui à la retraite, peut-on connaître vos sources de revenu ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Je travaillais dans une ONG internationale qui a chuté pour le moment depuis le 5 septembre. Présentement je vis uniquement de ma pension, bien qu’étant consultant, je viens au secours de quelques- uns pour les thèses et d’autres pour la préparation des cérémonies protocolaires qui est une spécialité que j’ai étudiée en France. Donc pour l’instant, je vis de ma pension.
Guineenews : A l’image de Sékou Bembeya, feu Petit Condé, qui ont sorti des albums solos de guitare, pouvons-nous nous attendre à vous dans ce registre ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Franchement pour le moment je n’y crois pas. Il m’arrivait d’aller assister aux soirées du groupe standard, du 22 band, du groupe de feu Maître Barry. A la maison ici pour un temps de récréation, je prends souvent la guitare pour jouer.
Sincèrement je fais des recherches chez moi ici, je suis investigateur en sciences des relations internationales. La problématique internationale me submerge, je fais des analyses pour ne pas perdre les méthodes de recherches. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a beaucoup d’événements aujourd’hui dans le monde qui ont besoin de réflexions. Je suis plus absorbé par la profession que la musique.
Guineenews : Il y a ce problème de répartition de cette cagnotte mensuelle de 5.000.000 FG aux anciennes gloires, qui a fait couler de l’encre dans le milieu artistique. On peut connaître votre point de vue là-dessus ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : Mon point de vue est aussi simple. Juste qu’il y a eu une mauvaise répartition de cette manne et une injuste catégorisation de ce qu’ils ont appelé ‘’Anciennes gloires’’. J’ai écrit sur ma page et proposé la catégorisation des anciennes gloires d’une classe à une autre. A mon avis, tous ceux qui ont joué avant le 3 avril 1984, sont des anciennes gloires d’une certaine catégorie donnée. Tout ce monde d’avant n’a pas joué pour l’argent et plutôt pour la Révolution. Ils se sont précipités pour le partage de cet argent en en frustrant plusieurs. Que justice soit faite à ce niveau, afin de rendre à César, ce qui lui appartient. Le contraire demeure un péché.
Guineenews : Qu’entendez-vous par la richesse, le succès et la mort ?
Ibrahima Bah ‘’Prince’’ : La richesse signifie pour moi la dignité. C’est la première richesse de l’homme, la notion que la Révolution guinéenne m’a inculquée.
Le succès c’est quand il arrive un moment où tout le monde t’applaudit, te magnifie. Un moment, je ne payais pas le stade du 28 septembre, le palais du peuple, presque tous les lieux publics où se tenaient des manifestations payantes. Sauf qu’il faut pouvoir gérer ce moment que je qualifie de folie.
La mort c’est une disparition physique de la personne. Nous sommes tous condamnés à y aller et qui y a échappé ? Quelle que soit ta beauté, ton succès ou ta richesse, qu’est-ce qui est le plus important, c’est de laisser de bons souvenirs après sa mort. Dans tous les cas, le bien ou le mal imprimé sur le graphique de l’existence restera pour toute la vie.