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Putsch et suspension de la Guinée : la CEDEAO entre respect des principes et accommodation

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) suspend la Guinée de toutes ses instances à la suite du coup d’État du dimanche 5 septembre. Cette décision survient après que les dirigeants ouest-africains se soient concertés sur la prise de pouvoir par les militaires. La CEDEAO exige que le colonel Doumbouya & Cie libèrent l’ex-président Alpha Condé dont le lieu de détention est au secret depuis sa déchéance. Elle a pris des mesures pour sanctionner ce nouveau coup de force, conformément à son Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001 qu’elle cite souvent.

La suspension d’un pays est régie par l’article 45 du Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO. Si elle est politiquement appliquée, la Guinée ne pourra plus participer aux réunions de la CEDEAO, accueillir les réunions de la CEDEAO, soumissionner à des postes de responsabilité régionales ou sous-régionales, prendre la présidence tournante de l’instance.

Rappelons qu’après le coup d’Etat contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keita en août 2020, les dirigeants de la CEDEAO avaient pris des sanctions imposant la fermeture des frontières et l’arrêt des transactions financières. Cette sanction avait provoqué une chute de l’ordre de 30 % des importations du pays…

L’organisation sous-régionale est-elle plus clémente cette fois-ci ?

Si certains confrères affirment que « l’épée de Damoclès » est maintenue sur la Junte militaire, la CEDEAO s’est montrée plus clémente que par le passé. Puisque les nouvelles autorités guinéennes s’en sortent seulement avec une simple suspension de principe de l’institution sous-régionale. Pas d’embargo économique. Ce volet économique et financier, portait sur « les denrées de première nécessité, les médicaments et autres produits de lutte contre le Covid-19 (et) les produits pétroliers et l’électricité », qui avait pesé sur les Maliens en 2020, n’a pas été infligé à la Guinée.

Au lendemain de l’annonce des sanctions, un membre du CNRD approché s’est dit soulagé de l’absence de sanctions économiques, « ces décisions ne compromettent pas les pauvres citoyens qui auraient pu subir les conséquences des actes qu’ils n’ont pas posés ».

La CEDEAO et ses principes sont-ils devenus peu efficaces et moins dissuasifs face aux putschistes dans son espace ?

La CEDEAO a très souvent utilisé la carotte et le bâton pour aider les pays à rétablir l’ordre constitutionnel. Elle dispose d’une foultitude de mesures pour punir les juntes récalcitrantes ». Cependant, il semble que quel que soit l’arsenal répressif adopté, la CEDEAO peine à dissuader les armées de la sous-région de prendre le pouvoir.

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