Depuis des mois maintenant, le gouvernement est en train de mener une campagne en faveur de la mise en place d’une nouvelle Constitution en lieu et place de celle adoptée en 2010. Dans cette nouvelle loi fondamentale, on apprend la disparition de plusieurs institutions républicaines, notamment la Cour constitutionnelle qui redeviendra Chambre constitutionnelle de la Cour suprême. Mais selon Mamadou Baadiko Bah, président de l’Union des forces démocratiques (UFD), le pouvoir ne laisse fuiter que les morceaux sans grande importance.
Parmi les extraits du projet de la nouvelle Constitution, il y a, selon lui, la suppression du multipartisme. Il n’y aura que trois partis qui devront rester.
« Nous n’avons à notre disposition que des bribes de texte et des éléments glanés ici et là, sans garantie d’authenticité, la responsabilité d’une erreur éventuelle incombant entièrement aux pilotes cachés du projet du troisième mandat. Il y a d’abord la suppression du multipartisme intégral obtenu de haute lutte en 1990, en lieu et place du bipartisme. La nouvelle Constitution serait basée sur 3 partis : un du pouvoir, un de l’opposition et un du centre », révèle Mamadou Baadiko Bah.
Il estime qu’avec cette nouvelle Constitution, les partis politiques sont dénudés de leur contenu politique.
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« En apparence, dit-il, cette disposition paraît séduisante. Mais en réalité, elle consiste à enlever tout contenu politique aux partis politiques! Un parti n’existerait plus alors selon un choix politique ou idéologique quelconque, mais par rapport à ceux qui détiennent le pouvoir ! »
L’autre information que rapporte Baadiko Bah, c’est le découpage électoral avec une nouvelle carte des circonscriptions : « La deuxième mesure anti-démocratique est ‘’le découpage électoral’’. Sous prétexte de ‘’corriger des aberrations’’ imputables aux déséquilibres démographiques entre les circonscriptions électorales. On va remodeler la carte des circonscriptions pour réduire à peu de choses l’opposition, qui, pourtant a applaudi à sa mort programmée ! On reviendrait ainsi à une proportionnelle presque intégrale, alors qu’actuellement, nous avons un système assez équilibré aux deux tiers proportionnels et un tiers par circonscription administrative. »
Pour le président de l’UFD, c’est une Constitution révolutionnaire que le pouvoir a réécrite pour l’ ‘’imposer’’ aux Guinéens. Celle-ci, soutient-il, va permettre au pouvoir « digne héritier des systèmes qui ont sévi sur la Guinée depuis 1958, de continuer tranquillement sa besogne de réduire l’écrasante majorité du peuple de Guinée à la misère et au désespoir. »