La sempiternelle question de paiement des salaires des employés du projet coton de Kankan reste toujours d’actualité. Ce, malgré l’assurance donnée par la ministre de l’Agriculture, Mariama Camara au mois d’avril dernier à l’occasion de son passage à l’usine d’égrainage de coton graine.
En tout cas, les employés saisonniers de ladite usine ont pour la nième fois manifesté ce jeudi 11 juillet à Kankan pour réclamer le paiement de leurs primes et autres droits de fin de campagne. Sans violence, la soixantaine de grognards a éteint les groupes électrogènes avant de bloquer la rentrée principale de la direction générale, empêchant ainsi depuis la matinée, tout mouvement des véhicules de service.
Visiblement décidés à maintenir ce blocus jusqu’au paiement de leur argent, les employés de l’usine de coton de Kankan ne cachent plus leur exacerbation face aux traitements qu’ils qualifient d’inhumain qui leur sont infligés par les responsables de l’usine.
« Le travail au projet coton devient de jour en jour difficile et intrigant. A chaque fin du mois, nous devons manifester pour entrer en possession de nos salaires qui nous permettent de nourrir nos familles et payer nos loyers. A la fin de chaque campagne cotonnière. Il nous faut également protester pour que nos primes et droits nous soient payées », a témoigné un employé en colère qui a requis l’anonymat.
Selon nos informations, c’est depuis le 28 juin dernier qu’une note circulaire annonçant la fin de la campagne cotonnière pour cette année à partir de ce jeudi 11 juillet, aurait été affichée par la direction. Et en pareille circonstance, les primes de campagne et des droits devraient être payés à tous les travailleurs (saisonniers et travailleurs à temps plein). Ce qui n’a pas été le cas et d’où ce mouvement de colère.
Les responsables de l’usine que nous avons sollicités pour leurs versions des faits, n’ont pas voulu s’exprimer arguant être en réunion.
Il faut enfin préciser que le projet coton de Kankan, malgré les efforts financiers du gouvernement guinéen et les relations de partenariat tissées avec Géo-coton France depuis 2013, peine toujours à sortir de l’ornière. Une présumée gestion financière catastrophique aurait amené le gouvernement à dissoudre l’équipe dirigeante et son remplacement par un comité d’urgence.
Ce qui n’a pu empêcher non seulement la dégringolade de la production mais aussi la destruction, l’an dernier par les pluies, de 868 tonnes de coton fibre (plus de 4 000 balles). Après le reconditionnement de ce coton par les soins d’un expert malien, nous dit-on, il reste toujours entreposé sous des bâches dans la cour de l’usine par faute de moyens de transport pour Conakry.