Depuis le début des préparatifs des élections législatives, une crise de confiance s’est installée entre Me Amadou Salif Kébé, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’opposition. Cette dernière ne rate aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur Me Kébé, qu’elle accuse de rouler pour le pouvoir, d’où sa récusation.
Enrôlement de mineurs, incompétence du président de l’organe de gestion des élections (OGE) et non maîtrise du Code électoral, arrogance, voici entre autres des accusations que le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) porte contre Me Salif Kébé.
Dr Fodé Oussou Fofana accuse en effet le président de la CENI de s’être adossé au président Alpha Condé. C’est pourquoi, dit-il, il a fixé au départ la date des élections en décembre.
Lors d’une conférence de presse, le président de la CENI a accusé les acteurs politiques d’être responsables à 70% de l’enrôlement des mineurs, puisqu’ils ont des représentants dans les Commissions administratives d’établissement et de révision des listes électorales (CARELE). Un propos qui irrite la colère de Fodé Oussou Fofana : « C’est la CENI qui est responsable de l’enrôlement des électeurs. Il ne faut pas faire endosser cela aux partis politiques. Les représentants de l’opposition ne peuvent faire que faire leur rapport, prendre les images des enfants enrôlés, donner les preuves à la CENI sur l’enrôlement des enfants. […] Sur une population de 12 millions, on ne peut pas dire que le corps électoral est de 8 millions. Le président de la CENI dit que c’est la faute des partis politiques. Moi, à sa place, j’aurais démissionné et demandé au ministère de l’Administration du territoire d’organiser les élections. C’est une fuite en avant. »
L’autre péché qu’aurait commis le président de l’OGE, c’est de n’avoir pas su bien interpréter les dispositions du Code électoral, notamment l’article 144, qui parle du dépôt des déclarations des candidatures.
« Pire, c’est que Kébé ne sait pas ce que le Code électoral dit par rapport aux dossiers de candidature. C’est extrêmement grave. L’article 144 du Code électoral dit que les déclarations de candidature sont déposées à la CENI 60 jours au moins avant la date du scrutin par le mandataire du parti politique qui a donné son investiture. Si les élections doivent être organisées le 16 février, la date limite de dépôt des candidatures c’est le 18 décembre », s’est-il indigné. Mais à la CENI, le début des dépôts avait été fixé au 18 décembre pour prendre fin ce 27 décembre à 0h00.
Le vice-président de l’UFDG conclut en réitérant ses accusations contre Me Salif Kébé qui roulerait pour le pouvoir : « Kébé est adossé à M. Alpha Condé, sinon il devait avoir honte de ce fichier en tant que président de la CENI. »