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Procès du 28 septembre : un nouveau témoin accable le col Tiégboro

Abdoulaye 3 Bah, garde rapproché de Cellou Dalein Diallo, est apparu devant le tribunal criminel de Dixinn le 8 mai pour témoigner des événements survenus le 28 septembre 2009 en Guinée. Comme son collègue Adrahamane Bah, il a accusé le Colonel Moussa Tiégboro Camara d’être responsable des violences et des mauvais traitements qu’ils ont subis à l’époque.

Selon le témoignage d’Abdoulaye Bah, c’est le Colonel Tiégboro et ses hommes qui les ont battus au stade avant de les envoyer à la clinique Ambroise. Il a également mentionné qu’il était avec Bah Oury, l’ancien vice-président de l’UFDG, qui a aidé à sauver Cellou Dalein Diallo. Ils ont été transportés dans le pick-up du Colonel Tiégboro, mais un autre gendarme leur a demandé de monter dedans lorsque Bah Oury a demandé de l’aide pour emmener Diallo à l’hôpital : «  C’est le Colonel Tiégboro et ses hommes qui nous ont tabassés. Du stade, nous avons été envoyés à la clinique Ambroise. J’étais avec Bah Oury, ancien vice-président de l’UFDG, qui m’a aidé à sauver Elhadj Cellou Dalein Diallo. Nous avons été transportés dans le pick-up du Colonel Tiégboro. C’est un autre gendarme qui nous a demandé de monter dans le pick-up alors que Bah Oury demandait de l’aide pour transporter Elhadj Cellou à l’hôpital. C’est après être monté dedans que j’ai réalisé que c’était le pick-up de Tiegboro. Une fois arrivés à la clinique, nous avons été descendus et sommes rentrés dans le couloir de l’hôpital. Ensuite, des militaires sont venus nous menacer ainsi que la clinique ».

Ce proche de Cellou Dalein Diallo a continué à décrire les événements qui se sont déroulés à la clinique, affirmant que les militaires les ont menacés, ainsi que les médecins. Tiégboro leur a ordonné de mettre rapidement Cellou Diallo dans le véhicule, sinon il le piétinerait en faisant marche arrière : « Tiégboro nous a ordonné de faire monter rapidement Elhadj Cellou dans le véhicule sinon il allait faire marche arrière et le piétiner. Nous avons donc embarqué Elhadj Cellou dans le véhicule. Il s’est couché sur nous. Nous avons continué en ville et sommes allés au camp Samory où nous avons été pris en charge. Cellou a occupé la première place, Bah Oury la deuxième et moi la troisième place. Les médecins présents ont réalisé une radio et ont vu que mon bras avait été fracturé. À chaque fois que j’ai soulevé le rideau pour voir si Elhadj allait mieux, les officiers haut gradés sont arrivés et se sont dirigés vers lui ».

Plus tard, un camion militaire est arrivé et il dit avoir vu des personnes à l’intérieur. Certaines n’étaient pas encore mortes: « Ensuite, un camion militaire est venu et j’ai vu des gens à l’intérieur. Certains n’étaient pas encore morts car ils bougeaient encore les mains sur les arceaux. Nous avons demandé aux médecins de venir s’occuper d’eux mais chaque fois que quelqu’un s’approchait du camion, il se retournait. Aucun médecin n’a osé toucher aux blessés. Les militaires ont ensuite étalé des bâches sur eux, les ont attachés et sont partis ».

Alors qu’il accuse ouvertement le colonel Tiégboro, Abdoulaye Bah reconnaît quand n’avoir pas été battu personnellement par Tiégboro. Il dit ne l’avoir pas vu également battre battre quelqu’un ou tirer sur un manifestant. Ses accusations contre lui sont dues au fait que c’est en sa présence que les exactions ont été commises et qu’il n’aurait pas dit à ses éléments d’arrêter.

Les événements du 28 septembre 2009 ont été considérés comme l’une des pires atrocités de l’histoire récente de la Guinée. Au moins 157 personnes, selon les Nations unies, ont été tuées et des centaines d’autres ont été blessées lors de ces événements à Conakry, et plusieurs femmes violées.

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