Samedi 03 octobre, dans un réceptif hôtelier de Conakry, le président du Conseil d’administration Amadou Tham Camara a procédé à une présentation succincte du « Projet d’appui aux médias guinéens pour une élection présidentielle transparente et apaisée ».
Initié par la Maison de la presse, ce projet de plus 78 mille dollars est soutenu par le bureau des Nations pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel et le bureau du coordinateur résident du Système des Nations unies en Guinée.
La cérémonie de lancement a donc connu la participation de Mohamed Ibn Chambas, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), en mission à Conakry depuis le 30 septembre. Félicitant l’initiative, le diplomate onusien a déclaré que « le rôle de médias est primordial » dans un processus électoral apaisé, pacifique et transparent. Surtout que le contexte électoral guinéen marqué par un risque de violences inter-communautaires a déjà enregistré des propos malveillants et des incidents en ce moment de campagne. « Nous nous retrouvons aujourd’hui car nous voulons que les médias, tout en continuant d’informer, influencent les attitudes et comportements des Guinéens pour des élections pacifiques. Les Nations unies demandent instamment à la presse de s’abstenir d’être la courroie de transmission des discours et messages de la haine », a dit Mohamed Ibn Chambas.
Le projet consiste notamment à mettre en place un système de monitoring visant à prévenir toute forme de violence électorale avant, pendant et après le scrutin du 18 octobre 2020.
« Le travail consistera à traquer les fausses nouvelles, les nouvelles tendancieuses, les discours de haine, que ce soit dans les radios privées (notamment dans les émissions interactives) ou sur les sites internet et les réseaux sociaux. Il y a un travail en amont qui va être fait à travers le réseau social le plus célèbre qu’est Facebook…Il y a aura donc un mécanisme pour pouvoir bloquer les messages haineux [sur Facebook]. A côté de cela, il va avoir des réponses adéquates, sous forme d’informations correctives, aux fausses nouvelles et qui vont être diffusées sur les canaux que dispose la Maison de la presse (plus de 500 médias) », a expliqué Amadou Tham Camara, président du Conseil d’administration de la Maison de la presse de Guinée. Avec le projet, ce ne sont plus les auditeurs qui vont appeler dans les émissions interactives à grande écoute, mais plutôt les radios qui appelleront les auditeurs. « Cela permet de limiter un tant soit peu, les messages pollués », a précisé Amadou Tham Camara.
Selon Amadou Tham Camara, des messages de paix vont être conçus et enregistrés dans au moins quatre langues du pays pour diffusion dans les radios rurales du pays.
Le coordinateur Résident du système des Nations unies en Guinée, le Représentant du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et la commissaire aux affaires politiques de l’Union Africaine sont également intervenus au cours de cette cérémonie à laquelle ont pris part des représentants des associations de presse en Guinée, de la HAC (Haute Autorité de la Communication) et du ministère de la Communication. Le premier, monsieur Vincent Martin, a surtout salué la dextérité de la Maison de la presse pour sa vigilance sur la question de la paix en cette période électorale.
Patrice Vahard, Représentant du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme en Guinée, a émis l’idée de poursuivre le partenariat pour que la presse soit le canal de communication dans d’autres actions communautaires du Système des Nations unies.
« Je voudrais féliciter les Nations unies pour ce programme. Ce programme qui complète vraiment le travail que nous sommes en train de faire », dira pour sa part la commissaire aux Affaire politiques de l’UA, Minata Samaté, qui a expliqué sa présence à cette cérémonie par les accords de coopération que l’institution panafricaine a signés avec les Nations unies sur les questions de paix, de sécurité, de gouvernance et de développement.