Le dernier maillon du processus présidentiel guinéen est la Cour Constitutionnelle. A quelques jours du scrutin, elle avait rappelé que dans chaque bureau de vote, le représentant de chaque candidat devra recevoir conformément à la loi électorale une copie propre du PV (procès verbal ) du vote. Puis le scrutin a démarré le matin du 18.10 comme prévu :
- tout au long de la journée les électeurs se sont déplacé massivement et voté sans problème comme d’habitude
- en fin de journée les dépouillements se sont déroulé comme prévu, sauf que les représentants des candidats n’ont pas reçu les copies attendues des PV. Heureusement qu’il y a les nouvelles technologies grâce aux quelles chacun s’est procuré une copie des vrais résultats
- l’acheminement des PV a été effectué à la seule discrétion de la CENI, donnant ainsi à celle-ci la possibilité de manipuler les résultats réels selon ses propres objectifs qui, visiblement, ne sont pas ceux de la Nation mais ceux d’une minorité ;
- la totalisation des résultats a démarré de manière tellement bizarre que certains commissaires de la CENI se sont retiré de l’opération pour ne pas apposer leurs signatures sur des choses manifestement fausses ;
- auparavant, pendant la campagne électorale, les candidats Cellou Dalein et Ousmane Kaba se sont vu empêché carrément d’accéder respectivement à Kankan et Siguiri sans qu’aucun élément des FDS (forces de défense et de sécurité) ne lève le petit doigt pour libérer le passage
Tout le monde, y compris les membres de la CC (Cour Constitutionnelle), a vécu en direct tous ces faits et d’autres qui ne font pas honneur aux institutions chargées de l’organisation de cette élection. Le dossier que devra traiter la CC est donc relativement clair pour l’opinion publique.
A présent donc tout le monde est suspendu à la réponse à l’énorme question: que va décider la CC ?
- confirmer le verdict de la CENI (commission électorale nationale indépendante) comme en février dernier ? Ce ne serait pas une surprise selon certains citoyens qui font peu confiance aux cadres de l’Administration guinéenne ;
- proclamer la victoire de l’ANAD (alliance nationale pour l’alternance démocratique) ? Ce serait un tremblement de terre capable de faire disparaître la Guinée de la planète, selon les milieux sceptiques comme ci-dessus
- renvoyer dos à dos les 2 protagonistes et imposer la reprise de l’élection ? Ce serait logique au vu de ce qui précède
- autre décision ? On verra bien.
Dans tous les cas que personne ne se fatigue à égrener les chapelets efficaces pour que le Créateur nous prenne vraiment sous sa protection, amen
Alhadji Amasadio Bah
Guinéen retraité en France.