Aux côtés du chef de file de l’opposition guinéenne, des acteurs de la Société civile, ainsi que des responsables d’autres formations politiques du pays, le président de l’Union des forces républicaines a pris part à la déclaration du Front national pour la défense de la Constitution ce mardi 21 mai à Conakry.
Une aubaine pour l’ancien Premier ministre de s’exprimer sur l’actualité politique et sociale guinéenne. Aussi, Sidya Touré a pointé du doigt l’incapacité notoire des gouvernants à juguler l’équation d’insalubrité qui vient d’ailleurs d’endeuiller des familles à Conakry.
Également, il s’est prononcé sur le rapport du FMI qui épingle la Guinée, tout en ouvrant une brèche pour avertir les promoteurs d’une présidence à vie pour l’actuel chef de l’Exécutif, Alpha Condé. Il le dit entre ces lignes :
« Il nous appartenait de réagir à ces velléités que nous avons observées ces derniers temps. Nous sommes opposés à l’idée d’un troisième, d’un quatrième, d’un énième mandat pour Alpha Condé en Guinée. On nous dit : « non, ce n’est pas un troisième mandat. Nous n’avons jamais parlé de troisième mandat. Nous parlons de référendum ». Mais il y a un adage malinké, chez les chasseurs de Wassolon qui dit que quand un chasseur a la toux, ce n’est pas la peine de prier pour qu’il gagne d’animal, il n’en gagnera jamais, puisqu’il va tousser.
C’est Alpha Condé lui-même qui a dit à la télévision, à la radio, aux journalistes sénégalais que s’il y a référendum, c’est qu’il y a troisième mandat. Donc, on ne peut pas revenir aujourd’hui pour dire non on n’a pas demandé ceci, on n’a pas demandé cela. En fait, c’est un débat qui ne nous intéresse. Ces derniers jours, vous avez été témoins dans les quartiers de Dabondy et autres du désarroi de nos populations. Je ne sais pas combien d’enfants ont perdu la vie par l’incapacité, l’incurie d’un gouvernement qui ne sait plus où est-ce qu’il va.
Vous avez vu ces derniers jours, il n’y a pas un seul quartier où les jeunes gens n’ont pas brûlé les ordures pour protester contre le manque d’électricité, et surtout l’insalubrité à tous les niveaux. Vous tournez le dos à tout cela. Vous regardez ce que le Fonds monétaire vient de délivrer comme message à notre pays. Ça faisait 40 ans que moi je travaillais avec ces institutions. Je n’ai jamais vu un document d’une telle sévérité qui vous indique clairement comme étant des voleurs. Ce n’est pas nous : c’est le Fonds qui l’a écrit.
Alors, quand on est dans un système comme ça, on ne vient pas s’arrêter devant les gens pour dire : « oui, il faut me laisser ici jusqu’à ce je meure ». Nous n’accepterons pas cela. C’est ce que nous sommes venus réaffirmer et le moment venu, les Guinéens seront en face de ceux qui pensent qu’ils sont capables de faire en sorte que 12 millions de Guinées vivent permanemment dans la misère pour simplement sauver un seul individu. »