Parmi les réactions au transfert des compétences de la Haute Cour de Justice (HCJ) à la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières (CRIEF) par ordonnance hier lundi soir, il y a celle du président l’Union des Forces Démocratiques (UFD).
Joint par Guineenews sur ce sujet majeur, Baadiko Bah répond : « c’est un signal de plus du poids que le Président de la Transition veut donner à la nouvelle CRIEF. » Et d’ajouter : « nous savons comment les tribunaux ont traité par le passé les crimes économiques. Non seulement les coupables reconnus comme tels n’ont été condamnés qu’à des peines de pure forme, mais ils n’ont rien restitué à notre connaissance des énormes fortunes volées. »
L’occasion faisant le larron, l’une des rares voix discordantes au parlement de la 9ème législature écourtée est revenu sur la CRIEF elle-même : « … c’est un pas dans la bonne direction pour mettre fin à l’impunité totale pour les crimes de toutes sortes commis contre la fortune publique, l’enrichissement illicite et le bien-être des populations. C’est ce que nous réclamons depuis que l’UFD existe. »
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Seulement, tempère M. Bah : « cependant, l’amère expérience nous montre que le système prédateur et corrompu, responsable de la destruction du pays et de la misère des populations, ne peut pas être éradiqué par de simples textes. »
Selon notre interlocuteur, « la Guinée en a été largement pourvue et en pure perte. Donc, il faut (…) que la volonté politique soit sans faille, jusqu’au bout. Il faut faire confiance à des magistrats à l’intégrité prouvée et qui peuvent travailler en étant à l’abri des pressions politiques et des tentations corruptrices des prédateurs. »
D’ailleurs, l’ancien député suggère : « au-delà de cette Cour qui a un rôle curatif, il faudrait donner à la justice des moyens préventifs. C’est-à-dire des textes de lois dissuasifs, car nous le savons tous, mieux vaut prévenir que guérir. »
Dans le même registre de prévention, le président de l’UFD insiste à ce ‘’qu’il y ait ce dispositif légal et contraignant de la déclaration de patrimoine de tous les acteurs responsables dans l’appareil d’Etat. » Avant d’ajouter : « dans ce pays, pillé et ruiné par ses élites et plongé dans ce système injuste et complètement corrompu, personne n’en veut (…), cette législation est incontournable. Elle est une condition sine qua non pour sortir de cette décadence et cette misère sans fin, depuis l’indépendance. »
En tout cas, prévient Baadiko en ces termes : « on ne peut pas ruser avec le peuple, il est bon que chacun le sache. »