Les manifestations de protestations dont le front national pour la défense de la constitution a annoncé la poursuite n’ont pas eu l’ampleur de la journée d’hier. Du moins, pour l’instant. Même si à Cosa, le léger mieux ne permet pas la circulation routière. Et la police et les jeunes du quartier se regardant en chiens de faïence ne présage pas de bon augure dans la zone.
Dans la matinée de ce mardi, certains citoyens ont tenté de sortir à la quête du quotidien. En dépit de la précarité du calme. Mais ce calme a tout l’air d’être volatile. Déjà, dans un secteur voisin, à l’intérieur du quartier, la réalité est toute autre, nous rapporte-t-on. De la route on entend les coups de feu. Il y aurait d’affrontements entre jeunes manifestants et agents en tenues allés au secours du train de Rusal pris à partie.
Impossible de savoir comment cela est arrivé. Ce qui est sûr, c’est que le reporter de Guineenews y a constaté le train momentanément immobilisé (photos). L’engin a même eu des difficultés pour repartir, pendant que ses wagons coupaient la T3 (Cosa-Nongo) en deux au passage à niveau. Selon des témoignages concordants recueillis sur place, il aurait reçu des projectiles de la part des agresseurs vers «Africof», une école située plus loin dans le quartier. Il lui a été donné de constater le train d’alumine immobilisé, avec des vitres cassées…
Plus loin, au grand carrefour, il n’y a pas de circulation routière. Au contraire, des jeunes attroupés d’une part et d’autre part des policiers postés à trois angles dudit carrefour regardent les quelques pitons passer. Parmi ces derniers des femmes en provenance du marché.
Mais ce calme précaire cache mal la tension, l’angoisse et parfois la colère des populations riveraines. Mamadou est parmi les jeunes au niveau d’une impressionnante barricade. Debout aux abords de la Transversale T3, il accepte de témoigner au micro de Guineenews en se plaignant des agissements des forces de l’ordre qui selon lui, ont leur familles à l’abri, parfois « casernés», mais abuseraient de celles des autres. Et pourtant, «ceux qui sont agressés sont des Guinéens aussi» rappelle-t-il, sur un ton plaintif.
Dans ses explications, il justifie la présence des manifestants et leur côté réfractaires vis-à-vis des agents, comme une réaction à l’agressions et aux abus. « C’est parce qu’ils (les agents ndlr) viennent lancer le gaz lacrymogène à l’intérieur des concessions que les jeunes ont décidé de sortir les affronter dans la rue»… ajoute-t-il. Et d’insister sur les violences policières, déplorant la mort par balle d’une de ses connaissances hier et un blessé qu’il dit avoir vu se faire transporter ce matin dans un une clinique de la place.
Des accusations que le, porte parole de la police nie catégoriquement. Au téléphone de Guineenews, Général Mamadou Camara dit être formel que les agents de maintien d’ordre n’ont pas d’armes létales…
Une réaction qui relance l’éternel débat sur l’existence d’enquêtes sérieuses et de poursuites suite aux violences enregistrées lors des manifestations sociopolitiques à Conakry et ailleurs en Guinée.