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Pose de la première pierre pour la construction d’un centre de visite technique : quel impact pour notre circulation routière ?

Samedi dernier, a eu lieu à Kouriya, préfecture de Coyah, une cérémonie de pose de la première pierre, pour la construction d’un centre de visite technique. C’est le Ministre des Transports qui a présidé la cérémonie. Il était accompagné de plusieurs hauts cadres de son département, au nombre desquels, on cite le Directeur National des Transports Terrestres et son adjointe. Les syndicats et l’union des transporteurs étaient également de la partie, en plus des populations de  de Kouriya et des contrées voisines. L’événement a fait le plein de monde.

Les citoyens se sont fortement mobilisés autour du préfet, pour accueillir les hôtes de marque et traduire la joie qu’ils éprouvent, de voir leur contrée, retenue pour abriter une telle infrastructure.

Il faut dire que la sous-préfecture de Kouriya, située au PK7 de Coyah vers Kindia, est en passe d’être une zone futuriste, par excellence. Parmi les projets d’avenir domiciliés dans la localité, figure le parking dédié aux importateurs de véhicules d’occasion. Bien qu’il ne soit pas encore effectif, ce plan reste néanmoins, un des moyens idoines pour décongestionner la circulation dans la capitale et renforcer la sécurité routière. C’est dans ce but que les autorités ont décidé, il y a quelques années, de faire de cette localité, le point de vente des véhicules d’occasion. C’est ainsi qu’elles ont décidé, à l’époque, que tous les véhicules importés qui entrent dans cette catégorie, soient conduits à Kouriya, dès leur sortie du port, pour y être stationnés et vendus.

Cette disposition, à elle seule, montre que les autorités anticipent l’accroissement rapide que va connaître, sous peu, la mobilité urbaine, dans le grand Conakry. Cette perspective interpelle et pousse à innover. Des stratégies opérantes sont à développer, afin de mieux gérer cet intense mouvement de véhicules à venir.

Au regard de ce qui se passe sur nos routes, on peut dire que la côte d’alerte est largement franchie. Les accidents sont de plus en plus fréquents et graves. Dans ce décompte, l’état technique des véhicules reste le facteur nodal à citer. La fréquence des accidents est à l’aune de la vétusté du parc automobile en circulation. Point besoin de le démontrer. Pour la plupart des véhicules, cela saute aux yeux !

On entend ici et là, qu’un grave accident s’est produit, dont les causes sont liées à des problèmes techniques, eux-mêmes, en liaison avec les organes de sécurité du véhicule. Moins la pollution, on peut citer, des séries de pannes techniques d’origine mécanique ou électrique qui peuvent survenir : un frein qui lâche ; un pneu qui éclate ; une barre d’accouplement qui cède ; un incendie qui se déclenche ; un pare brise opaque, rayé, voire rebouché ou retenu par un adhésif ; un système d’éclairage défectueux ; des roues à la géométrie mal équilibrée ; une suspension toute affaissée ; etc… Autant d’incidents, qui surviennent pendant la conduite et provoquent quelquefois, de véritables catastrophes, surtout lorsqu’il s’agit de camions, qui échappent au contrôle du conducteur et sèment le désastre, sur leur trajectoire. Hélas, de telles situations se produisent quelquefois, en ville ou en rase campagne, avec beaucoup de dégâts.

A ce jour, la problématique de la circulation routière et des accidents qu’elle entraîne, reste une réelle préoccupation, tant pour les citoyens que pour les autorités. Tout le monde y est confronté, à la fois. L’explication qu’on en tire tient, non seulement de leur amplitude, mais aussi, de la gravité qui les caractérise.

En ville comme en rase campagne, les accidents ne cessent de générer des morts, des blessés et des infirmités. Une vraie calamité, qui touche les citoyens de toutes les strates socioprofessionnelles. Personne n’est épargné. Personne n’est à l’abri.

Pour Coyah en général et Kouria en particulier, le pic a été atteint la semaine passée. Le rythme de survenue des accidents a été si intense, à cette période, qu’une certaine opinion a même évoqué un mauvais sort qu’on leur aurait jeté, tellement ce qui leur arrive est inqualifiable.  Assurément, le comble était atteint ! Imaginez, que chaque jour, coïncide avec un ou plusieurs accidents ! La preuve en a été donnée, la semaine dernière.

Entre le 9 et le 12 mai, soit en 72h, sur un rayon de 15 km au plus, (Friguiady, Doumbouya-école et Kouria), cinq accidents mortels se sont produits, dont trois à Kouria, qui ont fait 14 morts et des blessés.

Fortement éprouvés par cette cascade de drames survenus chez eux, les populations de Kouriya ne peuvent que saluer l’implantation d’un centre de visite technique. Pour eux, cette réalisation est une coïncidence heureuse, en même temps qu’un gage de sécurité routière renforcée. Le couronnement d’un tel projet va exorciser tout le mal que les accidents leur ont infligé, jusqu’à maintenant.

Présentation du projet

C’est la société Somatrans qui est chargée d’exécuter les travaux. Elle va investir, apprend-on, 15 millions d’euros, soit 141 milliards de francs guinéens sur huit ans, dans la construction de centres de visite technique, avec des équipements mobiles de contrôle technique sur toute l’étendue du territoire. L’infrastructure à réaliser, respectera les normes et qualités requises, en vue de doter notre pays, d’un centre disposant d’un équipement hautement performant qui répond aux normes standards les plus élevées en matière de contrôle technique.

Le domaine attribué pour le futur centre est de 20.000m2. Il comprend 6 lignes de contrôle, réparties entre les véhicules légers et les poids lourds. On y ajoutera également, une aire de prière et de restauration, pour l’accueil et la commodité des passagers des véhicules qui passent le contrôle. En même temps, il est prévu, la construction d’une aire de pesage sur le site, pour déceler les cas de surcharge, notamment.

Quel avenir pour la visite technique chez nous ?

Comment rendre ses lettres de noblesse à la visite technique automobile ? Comment la remettre en marche, après plus de deux décennies d’interruption ? Ces questions et bien d’autres encore, méritent d’être posées.

Le constat qu’on fait autour du sujet est assez pertinent pour être occulté. Avec la longue période d’hibernation qu’elle a connue chez nous (plus de deux décennies d’interruption), les usagers ont perdu l’habitude de la passer. Conséquemment, on se retrouve dans une situation où les usagers semblent avoir perdu de vue l’importance qu’il faille lui accorder.  Quand on leur parle de la visite technique, ils vous regardent, l’air étonné. Ils ont eu le temps d’oublier qu’il s’agit, bel et bien, d’un élément essentiel pour la sécurité routière et qu’elle est obligatoire, dans tous les pays. Certains même, notamment les nouveaux conducteurs, qui ont intégré la circulation routière après la fermeture de la SIVITA (Société Industrielle de Visite Technique Automobile), ne savent pas de quoi on leur parle. D’autant qu’ils voient qu’on conduit chez nous, sans la passer et que la police et la gendarmerie ne l’exigent pas, lors des contrôles routiers. SIVITA, que nous avons cité ci-avant, est le premier centre de visite technique à s’installer dans notre pays. Son fonctionnement est interrompu depuis plus de deux décennies, pour des problèmes juridico-administratifs avec l’Etat.  Nous apprenons que des solutions sont en voie d’être trouvées, pour aplanir le contentieux.

Nous sommes donc en phase de recommencement. Il faut certainement des approches de divers ordres, à mettre en œuvre, pour faire comprendre à la génération actuelle de conducteurs, la nécessité de la visite technique. Cela, avant d’utiliser la coercition, pour contraindre les usagers réfractaires à se conformer à la règle. Jusque-là, les multiples tentatives pour relancer la visite technique ont été vaines, malgré les injonctions réitérées des autorités. On sent comme une pesanteur qui refrène tous les essais entrepris dans ce domaine. Et cela n’est pas sans conséquences pour les centres déjà installés qui ne fonctionnent guère, mais aussi pour la circulation routière, avec les accidents dus aux pannes techniques qui se multiplient.

Que faire alors pour que tout rentre en ordre ? Encourager la construction de nouveaux centres pour obtenir une couverture nationale effective ou juste, réactiver la visite technique pour faire fonctionner les centres qui existent déjà ?

Qu’on ne s’embarrasse point ! Les autorités ont la réponse à ces questions. Les discours tenus au cours de la cérémonie de pose de la première pierre à Kouriya, en ont donné la preuve. Les sceptiques sont avertis : la détermination des autorités, à remettre de l’ordre dans le secteur, a été réaffirmée.

Tour à tour, le Chef du Département des Transports, le Directeur National des Transports Terrestres et le préfet de Coyah ont pris la parole pour le rappeler. Ils ont fait chorus dans leurs interventions pour dire, dans des termes variés, que les choses ne seront plus comme avant. La refondation de l’Etat, engagée dès le 5 septembre 2021, tient la route. L’engagement à réactiver la visite technique pour un renforcement de la sécurité routière fait partie des priorités que se fixent les nouvelles autorités. Il faut donc se faire à l’idée que sa relance effective est enclenchée et qu’elle sera conduite à son terme.   Un délai de huit mois a été fixé à la Somatrans, pour finaliser les travaux.

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