La zone de Kagbélén, dans la préfecture de Dubréka, est depuis longtemps, constamment enveloppée d’une poussière générée par la construction de routes.
Il s’agit du terminus de la route Sonfonia-Kagbélén, au carrefour du même nom et de deux autres routes en réhabilitation dont la première part du km 36 au Km5 de Dubréka et la seconde du carrefour-Kagbelen à Sanoyah.
Nombreux sont ceux qui empruntent ces deux itinéraires, à toute heure et chaque jour de la semaine. C’est une vérité de La Palice que d’affirmer l’ardent souhait que les citoyens ont toujours exprimé de voir ces routes rapidement reconstruites. La chaussée y avait atteint un seuil de dégradation avancé qui la rendait quasiment impraticable, même pour les véhicules les mieux adaptés.
L’inquiétude de voir ces chaussées délaissées était perceptible et même largement manifestée par les usagers, tant leur prise en charge avait tardé.
Fort heureusement, les autorités ont intégré leur remise en état dans le plan d’urgence concédé aux TP (Travaux Publics). Il était temps !
Sur la nationale n0 3, les préfectures de Dubréka, Boffa et Boké abritent à elles seules, l’essentiel de ce que notre pays compte à ce jour, de carrières, de mines et autres usines et centrales hydroélectriques en activité ou en construction. Avec en plus, le statut de route sous régionale intégrée dans la section de la transcôtière Dakar-Abidjan-Lagos.
Quant à la nationale numéro 1, l’intensité du trafic qui s’y déroule est sans commune mesure avec celui sur toutes les autres routes de notre pays, du moins jusqu’à Mamou où se fait le dispatching entre les régions naturelles de l’intérieur.
Il s’agit d’une route à dimension économique et sociale très marquée qui draine à toute heure du jour et de la nuit, un flot de véhicules incessant et de tous genres.
Ces deux routes nationales ont donc en commun leur intense fréquentation en termes de roulage, mais aussi la forte densité de populations vivant le long de leur tracé.
Et c’est justement ce second aspect qui amène à évoquer la poussière qui envahit tout dans la zone de Kagbélén et environs. Depuis des mois que dure ce chantier de construction et de réhabilitation de routes, les riverains sont enveloppés par une poussière constante qui incommode à plus d’un titre.
La couleur latéritique qui marque les maisons et autres installations riveraines de la route, témoignent de l’accumulation répétée de couches successives de poussière générées par la circulation des véhicules. Et le vent qui s’en mêle, dispersant partout et le plus loin possible, ces fines particules de poussière provenant d’un mélange de terre, de poudre de granite et de divers détritus répandus sur le sol.
C’est dans cet environnement pollué que les populations s’occupent et vivent, du matin au soir. Les gens, ne pouvant mettre fin au phénomène, s’en accommodent plutôt, tant bien que mal.
Il faut bien qu’ils gagnent leur vie.
Les plus imaginatifs trouvent alors des parades, des plus simples aux plus originales. Quelques vendeurs emballent leurs produits ou marchandises ou évitent de les exposer en plein air, d’autres comme les chauffeurs, les motos taxi et les agents de la police routière portent des cache-nez ou se couvrent le bas du visage « à la Zorro » avec des mouchoirs. Quelques heures après s’être exposés en plein air, vous les revoyez, tout rouges ou blancs de poussière, selon qu’il s’agit de latérite ou de granite et pressés de quitter les lieux pour se mettre à l’abri.
La forte exposition à cet environnement entraine des risques pour la santé. C’est connu, les poussières sont des vecteurs de contagion pour bien de maladies contractées par voie aérienne. La tuberculose ou pour faire moins dramatique, le simple rhume, l’éternuement, la toux, l’irritation des yeux, les allergies multiples, les crises d’asthme sont de celles-là. Il en existe d’autres, bien connues des épidémiologistes et environnementalistes.
Il faut admettre cependant que le phénomène s’atténue de plus en plus, depuis la fin des travaux d’entretien et de réparation sur les routes Kagbelen-Km5 de Dubréka et Kagbelen-Sanoyah.
A ces niveaux, les points critiques sont éliminés et la chaussée bitumée. Plus de poussière!
Elle reste cependant encore bien visible en quelques endroits précis: le long de la route en construction, notamment à la T 10 et un peu plus loin, de Kéitaya jusqu’au carrefour Kagbélén et son périmètre alentour.
Sur la question, les citoyens rencontrés soutiennent qu’il y a bien quelques opérations d’arrosage, mais selon eux très limités, pour ne pas dire insignifiants. Les camions citernes à eau ne sont pas fréquents, on en voit qui sont quelquefois en panne. La quantité d’eau épandue n’imbibe pas suffisamment le sol. Ce qui fait que la chaussée « qui a bien soif » s’assèche rapidement sous l’effet de la circulation intense des véhicules, surtout en pleine journée. Aussi, suggèrent-ils que les rotations des véhicules arroseurs se multiplient d’avantage et que l’opération soit soumise à un contrôle strict.
Il est à noter que cette activité d’arrosage figure dans le cahier des charges et constitue une des contraintes auxquelles sont soumis tous les constructeurs de route, surtout en milieu urbain.
Les populations ont autant besoin de route que de santé. Il s’agit de trouver l’équilibre entre les deux.
La fréquence d’arrosage sur les routes en construction doit être proportionnelle à la remontée de poussière. Autant celle-ci est fréquente, autant la rotation des citernes doit être intensifiée. Et lorsque l’entreprise qui exécute les travaux a un quelconque souci dans la maitrise de ce régime, il lui suffit alors de décaper sur des sections raisonnables pour lesquelles elle peut tant de fois que nécessaire, assurer un parfait et régulier arrosage de la route, surtout en saison sèche et dans la journée.
Cela, pour le bien de tous: route, santé et environnement compris!